Elle est trop souvent la victime silencieuse de nos sociétés. Notre jeunesse souffre et nous devons nous occuper d’elle. Le rapport du défenseur des droits des enfants tire la sonnette d’alarme. Encore. La santé mentale est un des thèmes qui ont été abordés par l’Okaju. Les résultats sont inquiétants. La pandémie de coronavirus a laissé des traces. Les différentes périodes de confinement, l’isolement, les cours à distance, la solitude… ces années entre 2020 et 2022 ont été difficiles à vivre pour les adultes. Beaucoup ont d’ailleurs fait entendre leur voix pour, parfois, cracher leur colère face à certaines situations contraignantes. La jeunesse a, elle, vécu cela à nos côtés sans faire de bruit. Il est peut-être temps de la faire parler, avec ses mots, pour tenter de l’aider à surmonter ce qu’elle a subi sans que nous nous en soyons suffisamment rendu compte.
Vigilance et échanges constants : ces réflexes sont aussi à utiliser quand on voit, en outre, les dégâts que peut causer l’utilisation des écrans, notamment celle des réseaux sociaux dans l’intimité d’une chambre d’enfant ou d’ado. Notre monde ultraconnecté devait nous permettre de mieux communiquer et de découvrir de nouveaux horizons. C’est parfois l’inverse qui se produit avec un repli sur soi, avec un bourreau qui vous suit partout dans votre poche, qui ne vous laisse jamais en paix, qui vous étouffe. Le monde est plein de dangers et nous avons réussi à en rajouter encore davantage pour les plus jeunes habitants du pays. Qui a dit que la modernité allait obligatoirement améliorer nos vies?
Et ne parlons pas de la pauvreté. Pour beaucoup, rien n’est simple, au Grand-Duché aussi. Le risque de déraper après la perte d’un emploi ou un divorce peut vite multiplier les problèmes d’argent, de logement… Et là encore, les enfants et les ados sont pris au piège et doivent faire face courageusement à la situation avec leurs proches. Mais ils ont aussi besoin d’aide. Grandir trop vite n’a parfois rien de bon. Les services de l’État doivent faire mieux pour relever tous ces défis, selon l’Okaju. À nous, aussi, de nous montrer à la hauteur des plus petits d’entre nous.