Sauver les centres-villes, sauver les cœurs de quartiers qui vivent loin de l’animation vibrante de la Ville-Haute de la capitale, retrouver un dynamisme économique de proximité qui a fait la fierté des villes luxembourgeoises… Le défi est immense, mais quelle stratégie appliquer? Le débat n’est pas nouveau et le lent déclin des centres-villes a commencé quand les surfaces commerciales ont migré hors des agglomérations, sonnant l’avènement du tout-voiture. Le mal est fait et difficile de faire machine arrière pour rétablir cet équilibre perdu. Des zones de vie désertées de commerces, et des zones commerciales désertées de vie la nuit venue…
Aujourd’hui, l’aménagement de nouveaux quartiers au Grand-Duché tente de gommer cette aberration. Les logements sont construits près d’une activité commerciale dense avec des bureaux, des magasins, des restaurants. Le nouveau leitmotiv est de vivre, de travailler et de consommer au même endroit… un peu comme le faisaient nos anciens en fait. À Esch-sur-Alzette, le «nouveau» quartier de Belval est un bel exemple, mais il a encore contribué à fragiliser l’activité du centre-ville de la Métropole du fer, bien malgré lui. Il va falloir trouver la parade et c’est ce que cherche à faire maintenant l’administration communale avec un projet d’aménagement de la rue de l’Alzette.
Mais déjà de nouveaux modes de consommation apparaissent et ajoutent encore de nouvelles difficultés à surmonter. L’e-commerce a bouleversé nos habitudes. En un clic, nous voilà livrés chez nous. Et on peut aujourd’hui commander à peu près n’importe quoi. Le plaisir de prendre le temps de faire les magasins semble avoir de moins en moins d’adeptes. Il faut tout et tout de suite. Pourquoi attendre? Nous sommes tous tellement pressés. Et bien souvent, peu importe d’où vient ce qu’on vient d’acheter et dans quelle condition cet objet a été fabriqué.
Donner un coup de peinture sur les façades ou rajouter un peu de gaieté dans une rue ne suffira pas à faire revenir les clients dans les commerces locaux du centre-ville. C’est aussi aux consommateurs de changer un peu. Peut-être, très chers clients, pouvez-vous commencer cette transformation pour vos achats de Noël de cette année?