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Attention aux plots

Dès qu’un chantier se termine dans le pays, c’est un peu un jour de fête. Il faut dire qu’ils sont parfois conséquents et nous donnent quelques crises de nerfs pendant de longues semaines, de longs mois… Mais c’est pour la bonne cause. Certains de ces chantiers routiers doivent, normalement, faire sauter les bouchons comme ceux des bouteilles de champagne. C’est le cas pour les travaux au tunnel de Micheville, à la frontière franco-luxembourgeoise, qui seront terminés lundi soir. L’ouvrage sera connecté à l’A4 pour permettre aux milliers de navetteurs de filer vers la capitale en évitant le fameux rond-point de Raemerich d’Esch devenu un véritable parcours d’obstacles pour les automobilistes. Ce coin du sud du Grand-Duché va pousser un petit ouf de soulagement, même s’il y a encore quelques finitions à effectuer. Mais après 10 ans de travaux, cela va déjà faire du bien.

Que les automobilistes ne s’en fassent pas trop, les fameux plots rouges ne vont pas disparaître pour autant du décor. Le Luxembourg est en éternel mouvement et tous ceux qui circulent dans le pays doivent tenter d’en faire de même. Et pour cela, il faut bien étaler quelques rubans gris dans le paysage. La fameuse liaison entre le tunnel de Micheville et l’A4 était prévue dès l’aménagement de Belval, il y a une vingtaine d’années. Pas de riverains à l’horizon, un terrain dégagé à l’aspect lunaire… Tracer des aménagements routiers sur l’ancienne friche industrielle a dû être un jeu d’enfant. Mais ce n’est plus forcément aussi simple aujourd’hui. Il suffit de se pencher sur le cas du contournement de Bascharage pour s’en rendre compte.

À quelques encablures des majestueux hauts-fourneaux, son itinéraire tente toujours de se frayer un chemin à quelques kilomètres de là. Entre l’espace à trouver, les arbres à ne pas arracher et les protestations des habitants, riverains ou non, l’équation est difficile à résoudre. Le macadam n’a plus vraiment la cote et il faut souvent gravir une montagne de précautions pour faire aboutir un projet. Mais tant que le pays voudra bouger, il faudra l’irriguer avec du rail… mais aussi et toujours du macadam.