Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
ONG créée en 1979 afin de lutter pour le droit de vote et pour des droits égaux, l’Association de soutien aux travailleurs immigrés (ASTI, ou «União» à l’origine) s’engage depuis maintenant 40 ans en faveur de la cohésion sociale, du vivre ensemble, de l’intégration… et bien plus encore.
Les résultats «plutôt confortants», selon elle, du sondage TNS Ilres «Vivre ensemble au Luxembourg» ne le seraient certainement pas autant sans le travail de longue haleine effectué depuis maintenant quatre décennies par l’association.
Il restera toujours une marge de manœuvre dans le cadre du vivre ensemble et certaines des revendications de l’ASTI resteront toujours d’actualité. L’exemple de l’élargissement du droit de vote en fait notamment partie. L’ASTI milite ainsi encore et toujours pour l’abolition des dérogations obtenues par rapport au traité de Maastricht en ce qui concerne le vote des étrangers aux élections communales. L’ONG revendique en effet l’abolition de la condition des cinq ans de résidence et vise une inscription automatique sur les listes électorales. Bien qu’une abolition totale soit impossible selon la législation européenne, l’ASTI met en avant la possibilité d’une inscription automatique, à deux étapes, avec un droit d’opt-out.
D’une manière générale, l’association maintient sa revendication relative à la participation du plus grand nombre à la démocratie : une question de principe et d’équité qui s’avère encore plus légitime en cette année de commémoration du suffrage universel.
Cela dit, si une frange de la société, et cela depuis toujours, prend ses distances à l’égard de l’ASTI et de ses combats, s’y oppose ou s’en montre outrée, il faut objectivement reconnaître que l’ASTI a fait beaucoup pour l’émancipation de cette même société, dont le caractère multiculturel ne pourra être contesté par personne.
Alors, que l’on admire ou, au contraire, que l’on fustige l’ASTI, une chose est sûre : en 40 ans d’existence, l’ONG a accompli un sacré boulot. Un grand coup de chapeau.
Claude Damiani