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Armes en bois

Comment stopper Vladimir Poutine, le président russe devenu seigneur de guerre ? Au vu des menaces perpétrées qui vont bien au-delà de l’Ukraine, l’ancien agent secret prend même des allures de tsar visant à s’emparer du continent européen. Où va-t-il s’arrêter ? Est-ce que Vladimir Poutine est vraiment prêt (ou assez fou) à entrer en guerre avec l’OTAN en s’attaquant aux pays baltes, qu’il considère également comme faisant partie de la patrie russe ?

Avant l’invasion russe en Ukraine, seuls les plus pessimistes croyaient au scénario d’une grande guerre sur le Vieux Continent. Les pays occidentaux ont cru jusqu’au bout pouvoir trouver une issue diplomatique à la crise qui couve depuis de longs mois. Ils ont été dupés par un autocrate qui, bien avant le début du ballet des chefs d’État et de gouvernement à Moscou, avait déjà acté son plan de bataille. Voir Vladimir Poutine parler sans sourciller de génocide et de «dénazification» pour justifier l’agression de son voisin ukrainien est abominable. Le voir menacer, pour l’instant encore entre les lignes, de recourir à l’arme nucléaire pour couper court à toute riposte occidentale est terrifiant.

Les sanctions économiques et financières décidées par l’Union européenne, les États-Unis et d’autres partenaires occidentaux ressemblent, malgré leur portée, à des armes en bois. Les puissances occidentales donnent le sentiment d’être impuissantes face à l’ogre russe. Les sanctions ciblant désormais directement Vladimir Poutine ne vont pas l’impressionner. Même l’exclusion de la Russie du système bancaire Swift risque de laisser de marbre le maître du Kremlin.

Le seul espoir est que des sanctions qualifiées comme les plus strictes jamais décidées produisent leurs effets à moyen terme. Car même si elle se sent omnipotente, la Russie ne pourra pas se passer éternellement de la technologie et de l’argent provenant de l’Occident. Et puis, il faut avoir conscience de quelle serait l’alternative. Une contre-attaque armée de l’OTAN mènerait tout droit à une Troisième Guerre mondiale. Mais ce scénario n’est nullement exclu. Il suffit de voir Poutine menacer la Suède et la Finlande, toutes deux membres de l’UE sans toutefois appartenir à l’OTAN…