Le Luxembourg a fait partie cet été des rares pays européens à ne pas être frappé par des phénomènes météorologiques d’envergure. Mais le cercle vicieux que provoque le changement climatique – canicule, réchauffement des océans, précipitations extrêmes – a fini par toucher le Grand-Duché. Le déluge qui s’est abattu sur le pays dans la nuit de lundi à hier a provoqué d’importantes inondations. Les pics de pluie ont largement dépassé les 100 l/m2, soit l’équivalent des averses cumulées d’ordinaire sur un mois ou plus. Par endroits, les dégâts matériels sont importants. Pas de comparaison toutefois avec la catastrophe de juillet 2021, même si cela est une faible consolation pour les habitants qui se sont retrouvés ces dernières heures les pieds dans l’eau.
Très tôt lundi, les autorités ont lancé l’alerte, passée au fil de la journée du jaune au rouge. Interrogé sur la radio 100,7, un responsable de MeteoLux a dû admettre que le service avait un brin sous-estimé la situation. La réaction n’a cependant pas tardé, ce qui a permis de mobiliser dans les temps les dispositifs de prévention et de secours mis en place dans la foulée des inondations extrêmes d’il y a quatre ans. Le CGDIS et les communes ont pris les devants. Visiblement, des enseignements ont été tirés du scénario apocalyptique de 2021. Le pays n’est cependant pas encore suffisamment résilient pour affronter les futurs épisodes météorologiques extrêmes.
Comme décrit plus haut, le réchauffement de la planète va provoquer à des intervalles plus courts des catastrophes naturelles, que ce soit des canicules, sécheresses, feux de forêt ou inondations. Le mois d’août qui vient de s’écouler a été le troisième mois d’août le plus chaud jamais mesuré sur Terre. Les vagues de chaleur avec des pics de températures approchant ou dépassant les 40 °C vont rendre irrespirables les zones urbaines. S’ensuivront des intempéries à répétition. Les mesures à prendre ne doivent pas se limiter à des plans d’urgence et infrastructures pour amortir l’impact des phénomènes météorologiques extrêmes. La réduction des émissions de gaz à effet de serre reste incontournable. Il est alarmant que ce message devienne de plus en plus inaudible au vu du lourd contexte géopolitique.