Applaudir ne suffit pas

Le phénomène «Greta» est accompagné par quelques aberrations. On n’évoque pas la réjouissante mobilisation mondiale de dizaines de milliers de jeunes. On ne pense pas non plus à la récente annonce signalant que Greta va mettre entre parenthèses son parcours scolaire afin de s’engager encore davantage dans sa lutte pour obtenir des engagements plus concrets et rapides du monde politique visant à endiguer le réchauffement climatique. Mais on reste bien interpellé par les réactions que suscitent les interventions de l’adolescente de 16 ans à travers l’Europe.

Mardi dernier, Greta Thunberg s’est alliée à la vedette hollywoodienne Arnold Schwarzenegger, lui-même grand défenseur du climat et auteur de discours remarquables lors des récentes conférences mondiales sur le changement climatique. À Vienne, la militante suédoise a appelé l’humanité à «tout changer».

«Les humains ont une grande capacité d’adaptation. Une fois que nous prenons conscience d’un danger, nous agissons, nous changeons», a-t-elle ajouté. Une nouvelle fois, elle a attaqué de manière virulente les responsables politiques pour leur manque de réactivité face au changement climatique. Mais comme déjà auparavant, ces mêmes responsables se lèvent pour longuement applaudir l’audace de Greta, mais dans la foulée leur action reste maigre, pour ne pas dire inexistante.

Si certains se sont déjà montrés hautains, cette façon d’agir constitue également un manque de respect pour la jeune militante, ayant à elle seule réussi à attirer les regards du monde entier sur la cause écologique. Aujourd’hui, les jeunes électeurs mettent de plus en plus souvent leur sort entre les mains des partis écologistes.

Dimanche, un sondage en Allemagne a placé les Verts devant les conservateurs de la chancelière Angela Merkel. La responsabilité qui accompagne cette vague verte n’est pas des moindres. Une levée des boucliers contre les écologistes peut déjà être décelée ici et là. Mais en fin de compte, seule une action globale permettra de pérenniser l’avenir des générations à venir.

David Marques