Hier, devant le Congrès réuni à Versailles, le président français, François Hollande, a demandé une réunion du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies. Il a aussi annoncé un sommet avec Barack Obama et Vladimir Poutine. Peut-être que les tueries de Paris vont enfin pousser les démocraties occidentales à intervenir au sol, pour traquer Daech dans son fief, entre Irak et Syrie.
Daech ne craint pas les frappes aériennes, aussi violentes soient-elles. Car Daech n’a aucune considération pour la vie humaine, même dans sa population. L’organisation terroriste l’a montré à Paris, comme elle le montre tous les jours. Peu lui importe les morts quand ceux-ci servent la cause de cette anarchie fascisante. Elle ne manque pas de chair à canon et reconstruit sans cesse son engin de terreur.
Pendant ce temps, les démocraties s’arc-boutent et s’épuisent à tenter de contrecarrer ses plans. Des dizaines de projets d’attaques ont été démantelés ces derniers mois, partout dans le monde, et il a suffi d’une brèche dans le système de surveillance pour le résultat que l’on sait. François Hollande, qui n’est jamais meilleur que lorsqu’il devient chef de guerre, semble décidé à ne plus subir, mais à agir.
Peut-on dès lors imaginer que des troupes au sol vont s’attaquer à Daech, au risque de lourdes pertes militaires? La question mérite d’être posée sur la table des négociations entre pays de la coalition. Car le nombre de victimes de Daech hors de sa zone d’influence est aujourd’hui intolérable, entre les attentats d’Istanbul, de Paris ou de Beyrouth.
Lorsqu’il s’est agi de fabriquer de fausses preuves de la présence d’armes de destruction massive en Irak, les États-Unis n’ont pas hésité. Les preuves de la folie meurtrière de Daech existent. Elles ne font, elles, aucun doute.
Il est impératif aujourd’hui de rétablir une forme d’état de droit, entre Irak et Syrie. D’offrir à tout un peuple un espoir pour que sa folle propagande ne s’infiltre pas dans nos sociétés. Et c’est au sol, nulle part ailleurs, que cette guerre se gagnera.
Christophe Chohin (cchohin@lequotidien.lu)