Bruxelles et Luxembourg partagent un énorme problème de mobilité. Tous les jours, aux heures de pointe, les voitures s’empilent dans et autour des deux capitales. Au Grand-Duché, les files se prolongent jusqu’aux frontières avec l’Allemagne, la France et la Belgique. Le moindre accrochage est synonyme de pagaille sans nom sur les routes. Le même problème vaut pour le réseau ferroviaire. Un exemple : hier après-midi, un incident identifié par les CFL comme «présence de personnes à proximité des voies» a provoqué une avalanche de retards et de suppressions de trains.
Seule une mobilité plus multimodale et durable peut permettre d’éliminer le goulot d’étranglement. Le Luxembourg et son ministre de la Mobilité, François Bausch, ont identifié le rail comme principal vecteur pour fluidifier le trafic. Les milliards d’euros qui sont investis sont nécessaires pour augmenter la capacité d’un réseau ferroviaire saturé. Ce n’est qu’avec une offre de transports publics fiables que les gens peuvent être incités à revoir leurs habitudes de mobilité. Dans ce contexte, il est à souligner que la voiture n’est pas bannie pour autant. Le concept des pôles d’échange veut que l’on puisse combiner les différents moyens de transport.
Avec l’arrivée des zones 30 et les taxes à payer pour accéder au centre-ville, Bruxelles compte aussi réduire le trafic individuel au profit de transports publics plus performants. Ces avancées sont à saluer. En même temps, il est à déplorer que les efforts restent trop isolés. Des projets de mobilité de plus grande envergure peinent à se réaliser. Le Luxembourg a longtemps connu (et connaît encore) la même lenteur au niveau des processus de planification et des mécanismes décisionnels. Dans ce contexte, il est affligeant que la modernisation d’un axe clé comme celui entre Bruxelles et Luxembourg affiche un nouveau retard conséquent. Nouvelle date butoir : 2028 pour gagner 30 et non pas 60 minutes sur le temps de parcours.
À l’échelle européenne, le train peine aussi à avancer. Il faudra toutefois changer de cap, en sachant que le rail fait non seulement partie des solutions pour résoudre les problèmes de mobilité, mais aussi pour contrer le changement climatique.
David Marques