Nous avons dépassé depuis longtemps le stade de l’ajout de petites moustaches sur les photos des candidats. Le malaise est là, car certains ne conçoivent pas leur monde sans confrontation violente et haine de l’autre.
La campagne électorale des communales entame sa dernière ligne droite et laissera déjà un goût amer chez une partie de ceux qui ont fait un pas en avant pour servir la communauté en se présentant devant la population. Mais il ne faut pas que cette amertume les dégoûte. Il faut tenir bon, contre vents et marées, malgré le comportement de certaines personnes agissant sans vergogne pour les intimider.
Nous avons besoin de candidats, de personnes impliquées et investies dans un combat politique ou sociétal. Et peu importe le parti. La démocratie est à ce prix. Personne ne doit se cacher au Grand-Duché pour ses opinions. Personne n’a le droit d’être menacé parce qu’il ou elle a décidé de faire vivre ses convictions au niveau local, au niveau national.
Personne ne doit avoir une quelconque crainte alors qu’il ou elle a eu le courage de s’engager. Un courage que d’autres n’ont pas et n’auront jamais.
Le cas des dégradations des affiches à Echternach est extrême, mais il est le reflet d’une société qui change, même ici. Une société qui compte dans ses rangs des personnes qui n’ont plus de limites, plus de garde-fous. Certains confondent notre démocratie avec une société dans laquelle on est libre de tout faire.
Non, la liberté ce n’est pas faire n’importe quoi ou s’en prendre avec violence aux autres, car ils sont d’un parti différent et ont donc forcément tort. Les violences en politique existent, mais notre système est là pour les juguler, les éteindre. Et, comme les candidats, il doit résister face aux plus extrémistes, aux plus virulents.
Nos sociétés sont rongées par une défiance générale vis-à-vis de l’autorité. Il suffit de se rendre cinq minutes sur les réseaux sociaux pour découvrir un flot d’inepties et d’insultes. Une caisse de résonance qui propage le mal antidémocratique. Nous n’avons pas le choix. Il faut aussi nous défendre et défendre notre modèle démocratique. Nous avons un avantage : nous le faisons à visage découvert et sans pseudonyme.