La saison estivale s’est déroulée en Europe avec son lot de manifestations d’habitants concernant le tourisme de masse. Tapages permanents, population privée de sa propre ville ou région, tensions entre locaux et touristes… la liste des griefs est longue. Depuis un certain temps, une partie des personnes qui visitent l’Europe ne cherchent véritablement que des décors à immortaliser à grands coups de clichés diffusés sur leurs réseaux sociaux. On ne visite plus une région, une ville. On ne rencontre pas des traditions ou des habitants. Non. Tout cela passe en arrière-plan. Certains visiteurs sont là pour un monument, une ruine soi-disant incontournable, un lieu d’escapade à ne pas louper. Tout le reste devient accessoire. Et il faut se dépêcher, il faut vite se rendre à tel endroit pour ne pas louper la dernière attraction à la mode mise en avant sur tel ou tel site. Et surtout, le plus important : être au milieu de ce paysage magnifique ou devant cette église millénaire et diffuser la photo avant de reprendre sa route.
Des réseaux comme Instagram pullulent de ce type de clichés dévoilant les lieux à découvrir impérativement. Et on s’y presse, quitte à se bousculer sur les sentiers, à attendre des heures en plein soleil pour entrapercevoir le dernier lieu historique à la mode. Ce genre de comportement n’est pas nouveau. Il est symptomatique de notre société de consommation et «légèrement» narcissique. Mais beaucoup de ces touristes ont des excuses : certains viennent du bout du monde et veulent profiter un maximum de la vieille Europe, il y a tant à voir. Comment pouvons-nous les blâmer? Ils sont là pour quelques semaines et ils ne reviendront peut-être plus jamais. Pour les photos mises en ligne, des lieux de vacances sont bien pratiques. Qui se souvient des longues séances d’écriture sur les cartes postales à envoyer aux proches pour dire que tout va bien sous le soleil? Les photos sur Facebook permettent de rationaliser un peu et de profiter. Le surtourisme est peut-être lié à ça : le manque de temps et l’envie d’en faire un maximum. C’est un peu devenu le prolongement de nos vies durant l’année où il faut faire vite, toujours plus vite.