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À qui la faute ?

Sommet en Alaska, discussions à la Maison-Blanche à Washington… Et pourtant, les invectives et les combats se poursuivent. Combien de temps Donald Trump aura la patience d’accepter tout cela, lui qui se voit comme le prochain lauréat du prix Nobel de la paix et qui avait prévu de mettre fin à la guerre en Ukraine en un claquement de doigts dès son accession au pouvoir fin janvier. Oui, c’était il sept mois maintenant. Lors de pourparlers, tout semblait indiquer que nous étions à l’orée d’une rencontre historique entre Poutine et Zelensky dans un pays neutre (Suisse, Autriche ou Turquie).

Non. Au fil des jours et des déclarations venant de Moscou, toutes les excuses possibles ont été utilisées pour éviter ce tête-à-tête… avec le locataire de la Maison-Blanche au milieu, bien entendu. La faute des Européens qui ne veulent pas la paix, la faute à Zelensky qui en demande trop… la liste est longue pour le Kremlin qui a l’air de multiplier les faux semblants pour poursuivre la guerre qui dure depuis plus de trois ans maintenant. Son armée avance et grignote toujours des territoires, mais les soldats ukrainiens résistent bec et ongles. Les armes risquent de parler encore longtemps.

Les chancelleries craignent à nouveau une impasse dans ces négociations au long cours. Et sur le terrain, civils et militaires payent toujours un lourd tribut. La soif de domination de Vladimir Poutine ne paraît pas décroître. Il a ses plans. Ce ne sont pas ceux des États-Unis ni des Européens. La situation reste finalement la même après les différentes rencontres jugées historiques. Oui, les photos l’étaient, les décisions manquent juste à l’appel.

Quelle sortie de guerre peut-on prévoir en Ukraine? Ni Kiev ni Moscou ne semblent vouloir faire des concessions et passer pour celui qui a, finalement, cédé dans le conflit. Trois ans d’affrontements, c’est trop long. Ce n’était pas une «opération spéciale», comme le répète la bande de Poutine, sinon une solution aurait pu être trouvée depuis longtemps. Washington semble piégé dans cette danse macabre où c’est la Russie qui paraît à nouveau être le maître du tempo.