Après les attentats de jeudi et vendredi en Catalogne, nous avons eu droit aux mêmes images, aux mêmes discours qu’après les drames de Londres, Berlin, Manchester, Paris… Les simples citoyens – sincères – sont descendus dans la rue pour affirmer qu’ils n’avaient pas peur et qu’ils ne modifieraient pas leur mode de vie.
Les dirigeants politiques, via des communiqués ou Twitter, ont fait état de leur «compassion», de leur «solidarité», de leur «unité face au terrorisme». Mais il y a un hic dans leurs affirmations : elles ont un très fort relent d’hypocrisie. Les dirigeants européens et américains prétendent combattre le terrorisme, comme à chaque fois, ils clament haut et fort qu’ils seront intraitables, que les fous d’Allah seront vaincus. Et au prochain attentat qui endeuillera des familles entières, ils tiendront exactement le même discours, mot pour mot.
Or le terrorisme islamiste ne sera jamais défait par des combats en Irak ou en Syrie, ni par des arrestations en Occident. Bien sûr, les services de renseignement et de police accomplissent un énorme travail et déjouent de nombreuses tentatives d’attentats. Mais quoi qu’ils fassent, des individus parviendront toujours à passer sous leurs radars.
Le terrorisme islamiste se base sur une idéologie répandue dans le monde entier, clairement identifiée, mais apparemment nos dirigeants ne sont toujours pas au courant : le wahhabisme saoudien. Pas un groupe terroriste sunnite depuis 40 ans (talibans, GIA algérien, Boko Haram, Al-Qaïda, État islamique…) qui ne puise ses racines au royaume saoudien. Et pourtant, les relations de l’Occident avec Riyad n’ont pas bougé d’un iota.
Dernier exemple en date de la diplomatie religieuse de nos «amis» saoudiens, mais qui pourrait être décliné quasiment à l’infini ? En avril, nous apprenions que Riyad allait financer la construction de 560 mosquées à hauteur de près d’un milliard de dollars au Bangladesh. Ceux qui passeront par ces mosquées deviendront-ils des imams savants et ouverts dans la longue tradition d’un islam éclairé et tolérant ? On peut en douter…
Nicolas Klein