On lui prête toutes les vertus ou on l’accuse de tous les maux. Le télétravail divise et provoque bien souvent des tensions dans les bureaux du Grand-Duché. Entre ceux qui tirent sur la corde et ceux qui tentent encore d’apprivoiser le dispositif, les raisons de se fâcher peuvent être nombreuses. Et pourtant. Cette nouveauté que nous avons découverte, contraints et forcés, durant les mois de confinement à cause du coronavirus s’est imposée. Aujourd’hui, certains grands groupes, comme Amazon, tentent de faire brutalement machine arrière en rappelant leurs employés au bercail presque du jour au lendemain. Tant pis pour ceux qui s’étaient habitués. Amazon a donc décidé de faire franchir le pas à ses salariés luxembourgeois. On a connu mieux pour une entreprise créée lors de la révolution numérique avec ses codes et sa conception détendue et très américaine du travail. Apparemment, il y a quand même quelques limites à ne pas dépasser, monde numérique ou pas. Ce sera donc le retour au bureau pour le personnel administratif à partir du 2 janvier. C’est un beau retour en arrière, comme lorsque l’on commandait des produits sur un catalogue papier…
Est-ce que le télétravail est en danger parce que quelques grands groupes reviennent sur ce qui avait été mis en place il y a quatre ans? Pas vraiment. Le monde du travail a encaissé le choc de cette nouvelle donne. Chez nous, à l’heure où le Grand-Duché tente par tous les moyens de trouver les perles rares pour ses secteurs d’activité dynamiques et à haut potentiel économique, le travail à distance fait partie des attraits qui peuvent séduire. D’autant plus que la situation en termes de mobilité donne un autre argument aux postulants convoités et désireux de tenter une aventure luxembourgeoise. Et puis, pourquoi les chefs d’entreprise protesteraient-ils? Le télétravail est une forme de flexibilité tant vantée par certains d’entre eux.
L’ironie mise de côté, la question du télétravail risque encore de nourrir les longues discussions devant la machine à café dans les bureaux du pays. En attendant de trouver l’équilibre idéal, la recette miracle, qui alliera à la fois productivité et cadre idéal pour le salarié.