Encore un gouvernement européen qui décide de placer la barre à droite toute. Et non des moindres : celui du Parti travailliste au Royaume-Uni. L’objectif, comme dans tous les autres pays, est de tenter de faire taire les partis les plus extrémistes qui s’engouffrent dans la brèche de la mauvaise organisation des flux migratoires et de la gestion des faits divers impliquant des migrants. Au Royaume-Uni, manifestations et violences ont émaillé l’actualité ces derniers mois. Des dérapages provoqués par des agressions et des meurtres qui ont choqué outre-Manche. Évidemment, les tenants des lignes dures concernant l’immigration et la sécurité ont servi de carburant à ces rassemblements hostiles. Le gouvernement de Keir Starmer a donc agi en donnant un violent tour de vis à l’accueil des immigrés demandant l’asile.
Le Royaume-Uni n’est pas le seul dans cette situation. En Allemagne aussi, le chancelier Merz a décidé de franchir quelques paliers supplémentaires en durcissant l’accueil des immigrés. En France, les grandes manœuvres sont en cours. Ils ne sont pas seuls, le Luxembourg durcit lui aussi sa politique d’accueil tout comme sa réglementation pour «sécuriser» le pays.
Autour de nous, et un peu plus loin, les partis au pouvoir dits «classiques» veulent agir avant de se faire déborder par ceux situés aux extrêmes. La patience de la population paraît à bout lorsque l’on observe les sondages ou lorsque l’on regarde le résultat des urnes. Au Royaume-Uni, par exemple, le revenant Nigel Farage, qui a fait sortir le pays de l’Union européenne, a repris son bâton de pèlerin pour revenir au pouvoir. Maintenant l’adversaire n’est plus à Bruxelles, il se trouve à l’intérieur même du pays. Son parti Reform UK est devenu en quelques mois le troisième parti du pays et commence à sérieusement inquiéter les conservateurs et les travaillistes. Le succès de Reform UK ne semble pas être un feu de paille, mais ressemble, au contraire, à une montée en puissance. En Allemagne aussi, le chancelier Merz voit avec inquiétude les performances de l’AfD. En France, le Rassemblement national caracole en tête des sondages. Tout le continent vire à droite. La question est de savoir à quel point.