Le Premier ministre, Luc Frieden, avait fait remarquer il y a quelques semaines que le Grand-Duché se trouvait actuellement dans une position particulière. Le gouvernement luxembourgeois est, en effet, pour l’instant le seul exécutif – en comparaison avec l’Allemagne, la Belgique et la France – à être de plein exercice et pouvant s’appuyer sur une majorité stable.
Il n’est pas à exclure que le gouvernement français, déjà très fragilisé, chute d’ici à la fin de la semaine. Nos voisins belges peinent toujours à former une nouvelle majorité gouvernementale. Outre-Moselle finalement, la campagne électorale est lancée en vue des élections législatives anticipées, fixées au 23 février prochain.
Il est intéressant de jeter un coup d’œil sur l’Allemagne. En 2021, une première coalition à trois partis a vu le jour. Les sociaux-démocrates du chancelier Olaf Scholz se sont unis aux Verts et aux libéraux. Les mêmes formations ont constitué le gouvernement luxembourgeois entre 2013 et 2023, mais avec un autre rapport de force entre les partis : le DP de Xavier Bettel a mené la danse, avec le LSAP et déi gréng en soutien.
La coalition tricolore n’aura pas tenu aussi longtemps à Berlin. Mais, comme au Grand-Duché, les chrétiens-sociaux se trouvent aujourd’hui en pole position pour retrouver le pouvoir, non pas au bout d’une décennie dans l’opposition, mais quatre ans après l’échec aux élections de 2021.
Au vu des sondages largement à l’avantage de son parti (CDU/CSU), la tête de liste Friedrich Merz est pressentie comme prochain chancelier. Il se trouve face à un défi semblable à celui qu’avait à relever Luc Frieden.
À une exception près : l’actuel Premier ministre disposait d’expérience dans un exécutif, au contraire de son collègue allemand. Tous les deux ont cependant quitté un temps la scène politique pour se lancer dans le secteur privé.
L’image de Friedrich Merz est aussi similaire à celle de Luc Frieden : trop froid et trop éloigné de la réalité des simples gens. La campagne du CSV axée sur le nouveau #Luc a contribué à inverser la vapeur. Y aura-t-il aussi un nouveau #Friedrich ?
En tout cas, les deux politiciens chrétiens-sociaux ont des destins croisés. Sera-ce suffisant pour se retrouver, bientôt, comme chefs de gouvernement à Berlin ?