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Trompez-vous les premiers

À quelques jours du Brexit, il y a comme un vent de panique qui souffle sur l’Union européenne. Que sa sortie soit «dure» ou «transitoire», le Royaume-Uni va se désunir du continent avec l’espoir d’y retrouver une liberté perdue. Il sera d’ailleurs intéressant de regarder comment les Britanniques vont se développer, socioéconomiquement parlant, sur les dix prochaines années. Et, qui sait, peut-être verra-t-on renaître la puissance d’antan de l’Empire britannique, ou bien assisterons-nous à la débâcle d’un pays voulant écouter son besoin de liberté au détriment de la raison.

Finalement, cette sortie sera instructive. Elle va permettre de montrer aux Européens les bienfaits de l’Union européenne. Les interminables minutes passeport en main pour passer une frontière pour obtenir un tampon d’entrée et, pour les plus chanceux, une esquisse de sourire d’un douanier, va renforcer notre esprit européen à une époque où attendre 5 minutes dans une file d’attente rend hystérique. Tout comme nos enfants se rendront compte de leur chance quand un Britannique et camarade universitaire lui racontera la montagne de paperasse à remplir pour avoir le droit de rester trois mois dans une université européenne quand nos enfants n’ont fait que donner une photo d’identité.

Nous aurons encore un large sourire quand nous achèterons un objet dont nous n’avons pas vraiment besoin sur Amazon sans avoir à payer des frais de port aussi élevés que le prix de l’objet en question, contrairement à nos amis britanniques.

Nous pourrons également garder nos meilleurs joueurs de football dans nos championnats, car les clubs anglais seraient limités selon leurs critères stricts pour la signature d’un joueur «étranger».

Les Britanniques ont décidé de leur destin et nous devons respecter ce choix. Mais, d’un autre côté, nous avons également le droit de nous installer avec notre seau de pop-corn pour assister à la chute, tout en gardant à l’esprit que la meilleure façon d’apprendre est de se tromper. Un concept très anglo-saxon, pour le coup.

Jeremy Zabatta