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2030, une triste illusion

Franz Fayot arbore fièrement la roue multicolore symbolisant les 17 objectifs de développement durable fixés par les Nations unies. À l’horizon de 2030, la communauté internationale compte notamment éradiquer la pauvreté et la faim, encourager le bien-être et offrir une éducation de qualité à tous les enfants.

«Si nous ne réagissons pas maintenant, toutes les avancées réalisées ces dernières années pour lutter contre la pauvreté seront anéanties et les objectifs pour le développement durable seront hors de portée», souligne le ministre de la Coopération.

Le Luxembourg continue à figurer parmi les bons élèves en matière d’aide publique apportée au développement des pays les plus démunis. Mardi, l’objectif d’allouer tous les ans 1% du revenu national brut (RNB) aux projets de coopération a pourtant été confirmé dans la douleur. Malgré tous ses efforts, le ministre Fayot n’a pas été en mesure d’expliquer de manière convaincante la baisse en chiffres absolus de l’enveloppe budgétaire allouée à l’aide publique au développement (APD).

Il est vrai qu’avec la baisse du RNB en cette année de crise, la valeur du budget consacré à l’APD diminue. En fin de compte, la différence est de quelque 42 millions d’euros (391 au lieu de 433 millions d’euros). Le fait que le budget 2021 va à nouveau augmenter de 12 millions d’euros pour atteindre 403 millions d’euros est une malheureuse pirouette comptable qui fait tache. Même si la situation se corse, ce ne sont pas ces quelques dizaines de millions d’euros qui vont permettre de rééquilibrer les finances publiques.

Il ne s’agit toutefois que d’une parenthèse qui ne doit pas cacher le manque de solidarité de la communauté mondiale. L’objectif de consacrer au moins 0,7% du RNB à la coopération n’est respecté que par la Norvège, la Finlande, le Danemark et le Royaume-Uni. Les objectifs de développement durable restent une triste illusion…

David Marques