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2030, c’est demain

La loi climat du 15 décembre 2020 est formelle. Le Luxembourg se trouve dans l’obligation de réduire les émissions de gaz à effet de serre au niveau national de 55 % d’ici à 2030 par rapport au niveau de 2005. Alors que la fin de l’année 2021 se profile à l’horizon, on serait tenté de dire que 2030, c’est encore loin. Il s’agit toutefois d’un leurre. En fait, 2030, c’est déjà demain et les huit petites années qui nous séparent encore de ce cap risquent de s’avérer insuffisantes pour atteindre les ambitieux objectifs. La longue tergiversation pour enfin définir des objectifs de réduction de CO2 par secteurs d’activité ne pourrait rester qu’une parenthèse sur un très long chemin semé d’embûches. 

Aujourd’hui, le gouvernement repart à l’offensive. Ce lundi, le ministre de l’Économie, Franz Fayot, va présenter un bilan des travaux du Haut-Comité pour l’industrie portant sur la transition durable de ce secteur. Demain, les ministres de l’Environnement et de l’Énergie, Carole Dieschbourg et Claude Turmes, vont dresser un état des lieux de la politique climatique et énergétique du Luxembourg. Il y a une semaine, le même ministre Turmes a dévoilé la stratégie hydrogène pour le Luxembourg. Est-ce que des annonces majeures seront faites lors de ces deux rendez-vous?

La Fedil et son directeur, René Winkin, attendent de pied ferme un positionnement plus concret de la part de la coalition tricolore (lire pages 2 et 3). Et ils ne sont certainement pas les seuls. Le temps des paroles est révolu. Désormais, plus que les actes vont compter. Dans cet ordre d’idées, il est encourageant de voir un poids lourd comme l’industrie accepter sans trop broncher l’objectif de réduction des gaz à effet de serre imposé par le gouvernement. Mieux : la Fedil va de l’avant avec la présentation d’un catalogue de mesures concrètes devant permettre de relever un défi ambitieux et coûteux. «Si le gouvernement pense disposer de meilleures solutions, qu’il les mette sur la table», clame René Winkin. 

Peu importe les annonces des rendez-vous «climat» en ce début de semaine, des accents cruciaux devront être fixés lors de la déclaration sur l’état de la Nation et le dépôt du budget 2022, tous deux fixés à mardi et mercredi prochains.

David Marques