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Oh la vache!

Cette année 2018 risque de devenir celle de tous les changements, mais aussi celle de tous les dangers (on pense notamment au «génie» gouvernant à Washington).

Au Luxembourg – et même si déi gréng manquent encore à l’appel –, les pots de nouvel an des partis ont permis de vivre une première passe d’armes révélatrice pour la campagne électorale, qui sera bien un long marathon et non pas un sprint.

L’intensité est cependant déjà bien présente. Passons donc les troupes en revue.

Le CSV est ainsi bien plus occupé en ce mois de janvier à distribuer les futurs, mais hypothétiques, postes ministériels qu’à développer des concepts clairs. De renouveau on ne peut pas non plus parler chez les chrétiens-sociaux, qui misent majoritairement sur leur vieille garde pour infliger une claque à ceux qui ont osé les écarter du pouvoir en 2013.

Leur seul espoir réside dans la colère de ceux qui croient toujours au «putsch» mené contre Jean-Claude Juncker.
Le DP reste pour l’instant bien moins «hystérique» que prédit par le CSV en affichant un pragmatisme et un optimisme imperturbables. Les verts restent quant à eux sous le radar et continuent de travailler dans la sérénité. Pour être les élus du CSV?

Le LSAP, en chute libre, se réveille enfin en redécouvrant le social, mais se prend immédiatement les pieds dans le tapis avec l’idée farfelue d’Étienne Schneider de lancer un mouvement «En marche» au Grand-Duché afin de contrer le CSV…

Il n’est donc pas étonnant qu’actuellement l’aile gauche du parti semble mieux se retrouver chez déi Lénk, qui mène une opposition bien plus constructive que le CSV et aussi… l’ADR.

Vendredi, le caractère ultraconservateur du parti qui se vante tout de même d’être «réformateur» s’est clairement affiché. Le raccourci fait par le président Jean Schoos entre la dignité des animaux et l’avortement reste ainsi plus que douteux, pour ne pas utiliser le mot «populiste», qui reste la marque de fabrique d’un certain Donald T.

On est donc tenté de crier : «Oh la vache!» et on se réjouit déjà de vivre – avec l’esprit critique nécessaire – cette année électorale hors du commun.

David Marques