Il était attendu au tournant. Selon certains échos, les membres de son parti ont même souhaité que Claude Wiseler passe (enfin) à l’offensive, mercredi, lors des débats sur le budget de l’État 2018.
Mais depuis sa sortie incendiaire sur le vivre ensemble et la burqa, fustigée par les partis de la majorité mais aussi bon nombre d’observateurs, le chef de file du CSV à la Chambre préfère ne plus quitter les sentiers qu’il connaît le mieux : le calme, la sérénité et aussi la diplomatie.
Finalement, il serait peut-être meilleur en ministre des Affaires étrangères qu’en Premier ministre.
Claude Wiseler reste pourtant confiant quant à l’issue des prochaines législatives lors desquelles le CSV devrait reprendre haut la main le pouvoir dans un Grand-Duché qui, selon lui, n’a pas connu de véritable avancée depuis la mise à l’écart de son parti fin 2013 par le trio formé par le DP, le LSAP et déi gréng.
Mercredi, il a ainsi souligné à plusieurs reprises qu’un futur gouvernement manquerait de la marge de manœuvre nécessaire pour s’attaquer aux défis qui se dresseront devant lui. Au lieu d’annoncer haut et fort quelles sont les alternatives du CSV pour mieux gérer les finances publiques, il est passé à l’offensive en déclenchant un véritable feu d’artifices de projets qui seront à réaliser : extension du tram jusqu’à Niederanven et Contern, construction de la tangente Ouest, un genre d’A7bis, et bien d’autres.
Mais une nouvelle fois, Claude Wiseler n’a pas vraiment dit comment il comptait financer ces chantiers d’envergure. Les emprunts sont en effet décriés par le CSV. Mais le parti d’opposition, s’il a par le passé certes investi beaucoup d’argent, l’a-t-il fait dans les bons projets? Les retards en matière de mobilité et de logement sont néanmoins incontestables.
On comprend donc un peu mieux Claude Wiseler qui, à chaque fois qu’il lance une pique, se retranche derrière une institution, comme s’il voulait s’excuser.
Désormais, il veut organiser un large débat sur l’avenir du pays. Avec cette prudence, le camp chrétien-social risque pourtant de rater le bon train, en dépit de la confiance (aveugle?) que les électeurs accordent au CSV.
David Marques