Le Grexit serait donc sur les rails. La sortie de la Grèce de la zone euro a d’ailleurs fait l’objet d’un plan très détaillé, selon le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker.
Il faut être sacrément optimiste pour croire encore que dimanche une solution au maintien de la Grèce soit possible. Des optimistes, il en reste encore dans l’arène européenne. Mais ils sont de plus en plus nombreux à évoquer, d’une manière très décomplexée, la fin des haricots.
Le référendum grec, qualifié par Jean-Claude Juncker de «cirque hors de propos», ne va pas changer la position rigide de ses créanciers emmenés par une Allemagne intransigeante. Et pendant ce temps, tout tranquillement, George Osborne, le ministre britannique des Finances, a présenté hier un budget qui cible principalement les aides sociales et l’exil fiscal avec, à la clé, 17 milliards d’euros d’économies. Un budget 100% conservateur, comme les aime Angela Merkel.
À force de parler du référendum grec, on oublie que celui qui sera organisé en 2017 par David Cameron aura une toute autre portée. Le Premier ministre Britannique est caressé dans le sens du poil partout où le conduit sa tournée européenne. Un Brexit, ce serait le cauchemar de l’Europe. Berlin est sur la même longueur d’ondes que Londres sur les questions économiques et favorable à toute réforme d’inspiration libérale. Tout ce qui peut favoriser la rigueur budgétaire est salué par Berlin, devant qui le reste du club européen s’incline.
David Cameron, qui demande à ses partenaires de l’UE d’être «flexibles et imaginatifs» pour persuader les Britanniques de rester dans l’Union, sera bien sûr entendu. Quitte à modifier les Traités. Angela Merkel s’y est déjà engagée, du reste. Alexis Tsipras, qui demande lui aussi de la flexibilité et de l’imagination pour une autre Europe, est pris pour un clown. Le héros, c’est Cameron dont la politique vise à décourager l’assistanat social. Le looser, c’est Tsipras aux antipodes d’un Cameron qui rêve d’un Grexit.
Les dirigeants européens n’hésiteront pas à sacrifier la Grèce pour tuer dans l’œuf toutes les mouvances qui oseraient défier le profil libéral de l’Union.
Geneviève Montaigu (gmontaigu@lequotidien.lu)