Déjà cité dans l’affaire LuxLeaks, Walmart est épinglé ce mercredi par les révélations d’une ONG américaine. Via l’implantation de 22 sociétés au Luxembourg, alors qu’il n’y vend aucun produit, le géant américain de la distribution y aurait payé moins de 1% d’impôts sur des bénéfices estimés à 1,3 milliard de dollars, entre 2010 et 2013. Le Grand-Duché est une nouvelle fois pointé du doigt.
Ces nouvelles révélations promettent de faire beaucoup de bruit aux États-Unis. L’ONG Americans for Tax Fairness, qui rassemble 420 organisations et revendique 10 millions de membres, révèle que le groupe de distribution Walmart, plus grand employeur mondial, a mis au point un échafaudage complexe de filiales dans des paradis fiscaux (le rapport ici en anglais), afin d’échapper à l’impôt aux États-Unis et dans les pays où il exerce des activités.
S’il n’est pas le seul pays cité, le Grand-Duché apparaît au cœur de ce dispositif, puisque Walmart y a implanté 22 sociétés depuis 2009, alors que le conglomérat n’y vend aucun produit ! Selon l’enquête de l’ONG américaine, 45 milliards de dollars d’actifs auraient ainsi été transférés depuis 2011 à Luxembourg, où Walmart aurait payé moins de 1% d’impôts sur des bénéfices de 1,3 milliard de dollars, entre 2010 et 2013. 64 milliards de dollars seraient logés par le conglomérat au Grand-Duché aujourd’hui.
Des aides d’État illégales ?
Relayées par le groupe des Verts au Parlement européen, ces révélations se concluent par un appel au lancement d’une enquête de la Commission européenne sur le traitement fiscal préférentiel accordé par le Luxembourg, assimilable, selon Americans for Tax Fairness, à des aides d’Etat illégales.
La Commission enquête déjà sur les cas d’Amazon et Fiat au Luxembourg, Apple en Irlande et Starbucks aux Pays-Bas.
Ces informations ont été révélées ce mercredi, le jour où la Commission européenne a présenté des mesures de lutte contre l’évasion fiscale. Dans le même temps, l’administration Obama et le Congrès américain discutent d’une réforme pour taxer les 2 000 milliards de dollars détenus offshore par des sociétés américaines.
Le Quotidien