Le constructeur automobile allemand Volkswagen a présenté mercredi les premières solutions techniques pour remettre aux normes ses voitures équipées d’un logiciel truqueur capable de tromper les contrôles anti-pollution, une manœuvre qui prendra moins d’une heure chez le garagiste.
« Le groupe Volkswagen a présenté à la KBA (autorité allemande automobile, NDLR) ses solutions techniques concrètes pour les moteurs EA-189 de cylindrée 1,6 litre et 2 litres », a indiqué mercredi le constructeur dans un communiqué distribué à l’issue d’une conférence de presse à son siège de Wolfsburg. « Ainsi, les mesures correctives pour une grande partie des véhicules affectés sont désormais fixées », a ajouté le géant de l’automobile, en précisant que pour la motorisation 1,2 litre, la solution technique finale sera présentée à la KBA à la fin du mois et « consistera probablement en une mise à jour de logiciel ».
Concrètement, pour les véhicules 1,6 litre, un convertisseur de courant devra être installé dans le moteur, « juste devant le débimètre d’air ». La manipulation durera « moins d’une heure », assure le constructeur. Pour les motorisations 2 litres, une simple mise à jour du logiciel suffira, nécessitant « environ une demi-heure de travail ». Après ces travaux de remise aux normes, les véhicules respecteront les limites d’émissions d’oxydes d’azote (NOx) en vigueur.
Volkswagen souligne cependant que si son objectif est de ne pas affecter la performance des véhicules après le passage au garage, le groupe n’est pas en mesure « à l’heure actuelle » de garantir que ce sera le cas. Le colosse aux douze marques (des citadines Seat et Skoda aux berlines Audi et sportives Porsche, en passant par les camions MAN et Scania), doit rappeler 8,5 millions de véhicules aux moteurs truqués à partir de janvier en Europe, une opération gigantesque. Le patron du groupe, Matthias Müller, avait affirmé lundi que les solutions trouvées et confirmées concernaient plus de 90% des véhicules du groupe en Europe.
Ces derniers jours, le scandale a encore pris de l’ampleur. Le constructeur de Wolfsburg (nord) a reconnu auprès des autorités américaines que le trucage concernait aussi « tous les moteurs diesel de 3 litres équipant les voitures modèles de 2009 à 2016 », soit 75 000 voitures supplémentaires des marques Volkswagen, Audi et Porsche. Mardi, le nombre de luxueux 4×4 Porsche Cayenne, équipés du logiciel truqueur aux États-Unis, a été fortement relevé à 13 000.
AFP