Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Le groupe Volkswagen veut doubler la rentabilité de sa marque phare en réorganisant en profondeur la production pour réduire les coûts, selon une note interne.
Volkswagen est la marque historique du constructeur allemand du même nom qui en détient une dizaine d’autres comme Audi, Porsche ou Seat. Elle a représenté l’an dernier un peu plus de la moitié des ventes du groupe. « Nous constatons que notre marque – malgré tous ses atouts – n’est pas encore suffisamment solide économiquement », a indiqué le PDG de la marque, Thomas Schäfer.
Au premier trimestre, le rendement opérationnel des ventes de voitures de la marque VW est tombé à moins de 3%. C’est trop peu pour Volkswagen, qui mise sur sa marque éponyme pour générer des marges et financer le passage à l’électrique. Arrivé à la tête de la marque en juillet dernier, Thomas Schäfer vise une marge beaucoup plus haute, à 6,5%, a-t-il précisé dans la note.
« C’est pourquoi nous lançons maintenant un programme pour nettement plus d’efficacité et de synergies. C’est la seule façon d’assurer notre avenir. » La note ne détaille pas les transformations envisagées. Elle évoque des économies sur les coûts de production en développant la mixité des marques sur les chaînes de production du groupe.
« Nous changeons d’approche : nous n’alignons pas nos usines sur des marques, mais sur des plateformes. Cela détermine ensuite quels modèles y sont produits. Pas l’inverse », a-t-il indiqué, citant l’exemple de la production conjointe de la Skoda Superb et de la VW Passat, une économie de 600 millions d’euros d’après lui. Cette mesure devrait permettre d’économiser « des milliards dans les années à venir », a-t-il assuré.
Pas de licenciement
Selon le quotidien d’affaires allemand Handelsblatt, ces économies viseraient à augmenter le résultat annuel du groupe d’au moins trois milliards d’euros.
La marque phare a donc une responsabilité particulière, d’autant plus que le groupe a privilégié sa production au détriment des autres marques du segment volume, son segment d’entrée de gamme (Skoda, Seat), au moment où les pénuries de composants empêchaient le groupe de répondre à l’ensemble de la demande. Comme ses concurrents, le groupe Volkswagen se prépare au tournant de l’électrique, qu’il doit financer grâce aux marges de ses ventes, tous moteurs confondus, car les voitures électriques du marché d’entrée de gamme sont toujours beaucoup moins rentables que les voitures thermiques.
Le constructeur fait face à une concurrence accrue, notamment en Chine où il a récemment perdu des parts de marché. Le groupe ne prévoirait pas de licenciement, indique le Handelsblatt. Mais à terme, le nombre d’emplois devrait diminuer, notamment parce que les voitures électriques sont moins chères à monter. Le groupe veut présenter ses plans aux investisseurs lors d’une conférence le 21 juin, révèle le média.
