Le conseil de surveillance de Volkswagen envisage de plafonner les revenus des membres du directoire du groupe, un sujet plus sensible que jamais en Allemagne.
« Le 24 février, il y aura une réunion du conseil de surveillance pour laquelle ce sujet sera sans doute à l’ordre du jour » et il « sera question du plafonnement des revenus », a indiqué mardi une source au sein de Volkswagen, confirmant partiellement des informations de presse.
Un plafond de 10 millions d’euros par an pour chacun des membres du directoire « fait partie d’un nouveau système de rémunération que le conseil de surveillance du constructeur veut entériner le 24 février », avait affirmé plus tôt le quotidien des affaires Handelsblatt, en citant des sources au sein du conseil. L’agence de presse DPA écrit pour sa part que le conseil de surveillance veut limiter à 10 millions d’euros la rémunération du patron mais que le plafond sera plus bas pour les autres membres du directoire, sur la foi d’une source au sein du groupe automobile.
Contacté, Volkswagen a indiqué « réfléchir depuis longtemps à un nouveau système de rémunération » mais a refusé de livrer plus de détails. La question du montant des rémunérations des plus hauts dirigeants de Volkswagen fait régulièrement débat en Allemagne, mais elle est plus sensible que jamais depuis la tricherie du constructeur sur 11 millions de ses véhicules diesel dans le monde, qui lui a valu la plus grave crise de son histoire.
« Parmi les mieux payés d’Europe »
La polémique a récemment ressurgi, à l’annonce fin janvier du départ de la directrice juridique, Christine Hohmann-Dennhardt, avec un chèque plus de 12 millions d’euros en poche, selon la presse. Elle était arrivée chez VW seulement un an auparavant pour mettre de l’ordre dans l’entreprise. D’après le Handelsblatt, la future règle prévoit « un relèvement du salaire fixe et un abaissement de la part variable » de la rémunération pour les membres du directoire de l’entreprise, qui sont « parmi les mieux payés d’Europe ».
Jusqu’à présent, une part importante des revenus des directeurs était basée sur les quatre dernières années. Ainsi, « les bénéfices record de Volkswagen entre 2012 et 2014 sont responsables pour les bonus très élevés reçus par le management en pleine affaire du diesel », souligne le journal.
L’ancien chef de Volkswagen Martin Winterkorn, qui avait jeté l’éponge lors de l’éclatement du scandale en septembre 2015, a reçu à plusieurs reprises une rémunération annuelle supérieure à 10 millions d’euros.
Le Quotidien/AFP