Accueil | Economie | Voiture : les constructeurs vent debout contre les nouvelles normes de CO2

Voiture : les constructeurs vent debout contre les nouvelles normes de CO2


Les grands constructeurs européens avertissent les politiques : les volontés affichées ne sont pas en cohésion avec les avancées technologiques (Photo d'illustration : Editpress).

L’industrie automobile a dénoncé mardi des objectifs « irréalistes » après l’annonce d’un accord au niveau européen, plus ambitieux qu’envisagé au départ, pour réduire de plus d’un tiers les émissions de CO2 des voitures neuves d’ici 2030.

Dans la soirée de lundi, à l’issue d’une énième réunion et de dizaines d’heures de discussions, les négociateurs des Etats membres de l’UE et du Parlement européen se sont mis d’accord sur une réduction de 37,5% des émissions de CO2 d’ici à 2030 par rapport à 2021.

Deux jours après le résultat mitigé de la COP24 où la communauté internationale n’est pas parvenue à se doter de nouvelles ambitions dans la lutte contre le changement climatique, l’issue des négociations à Bruxelles a été saluée, y compris par la Commission dont la proposition initiale (une réduction de 30%) était bien moins ambitieuse.

Le ministre français de la Transition écologique François de Rugy a mis en avant « un effort important que doit faire l’industrie automobile pour prendre sa part dans la lutte contre le réchauffement climatique ». Mais cette dernière a été nettement refroidie par l’annonce. L’Association européenne des constructeurs automobiles (ACEA) a dénoncé des objectifs « totalement irréalistes par rapport à la situation actuelle », avec un « effet dévastateur » sur l’emploi dans le secteur (13,3 millions de personnes dans l’UE).

Pas de prise en compte des réalités technologiques

« L’industrie déplore que cet objectif pour 2030 réponde purement à des motivations politiques, sans prendre en compte les réalités technologiques et socio-économiques », écrit l’ACEA dans un communiqué. Le constructeur Volkswagen a indiqué que la décision européenne « nécessite une révision de (sa) planification », qui sera communiquée « à l’automne 2019 ». Une restructuration du portefeuille qui donnera lieu « éventuellement » à l’abandon de nouveaux véhicules à moteurs à combustion, et impliquera « une forte restructuration de la production ainsi que des usines et cellules de batteries supplémentaires ».

Le nouvel objectif fixé à 37,5% implique pour le groupe « une part de plus de 40% de véhicules électriques vendus en Europe en 2030. Cela signifie que (le) programme de conversion » décidé en novembre et prévoyant 30 milliards d’euros d’investissements sur les prochaines années, quand le groupe tablait encore sur un objectif européen de 30%, « n’est pas suffisant », a expliqué Herbert Diess, le patron de Volkswagen.

La Fédération allemande de l’industrie (BDI) a épinglé une Europe qui ne réfléchit pas « de manière suffisamment globale ». « Une simple réglementation des émissions limites du parc oblige les constructeurs à mettre plus de voitures électriques en circulation. Cela évacue totalement les conditions nécessaires, telles que l’extension de l’infrastructure de charge, dont les gouvernements sont eux aussi responsables », avance-t-elle.

AFP

Un commentaire

  1. Et construire des voitures beaucoup moins puissantes et surtout plus légères , ce n’est pas possible ?