Rebondissement, mardi, dans le dossier explosif de la vente avortée en juillet dernier de l’aéroport régional allemand de Francfort-Hahn à des investisseurs chinois.
Nos confrères de l’ Allgemeine Zeitung , sis à Mayence, ont en effet publié une lettre interne de KPMG, dans lequel l’expert en audit et conseil se défend contre les accusations de la part de la ministre-présidente de Rhénanie-Palatinat, Malu Dreyer.
La chef du gouvernement du Land voisin du Luxembourg aurait en effet accusé KPMG de ne pas avoir fait correctement son travail en ne vérifiant pas en détail le profil et l’identité de l’investisseur chinois, prêt à investir dans l’aéroport desservi principalement par Ryanair et bien connu des voyageurs luxembourgeois.
Un journaliste allemand avait en effet découvert que l’adresse indiquée dans les documents de l’investisseur potentiel n’hébergeait qu’un magasins de pneus et non pas un fonds d’investissement. Malu Dreyer est également accusée d’avoir fait pression sur KPMG pour accélérer les choses, au vu de la situation financière critique de l’aéroport de Hahn.
Dans la lettre publiée hier, l’expert en conseil se défend et rejette la faute au camp politique. La ministre-présidente socialiste pour sa part a annoncé, hier, qu’elle n’avait jamais exercé de pression sur KPMG. « Il s’agit d’une vision unilatérale de la gestion de ce dossier, qui ne repose sur aucun fait », a souligné Malu Dreyer au micro de la radio SWR3.
La pression politique risque cependant d’augmenter d’un cran sur la ministre-présidente. Après avoir déjà résisté à un vote de défiance en juillet, les observateurs politiques à Mayence n’excluent pas que la CDU, qui siège dans l’opposition, exige la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire.
La Rhénanie-Palatinat s’était déjà royalement plantée par le passé dans un contexte similaire. La vente du circuit de F1 du Nürburgring avait en effet également terminé en cacophonie.
David Marques