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Une progression « alarmante » des faillites au Luxembourg


Le secteur des services est «le triste leader» avec 439 cas de faillite contre 328 en 2017. (illustration Fabrizio Pizzolante)

Selon Creditreform Luxembourg, le nombre de faillites a augmenté de 33,7% durant les six premiers mois de l’année 2018. Un constat jugé alarmant par la firme spécialisée dans le recouvrement de crédit.

Le chiffre fait froid dans le dos. Entre le premier semestre 2017 et la même période en 2018, Credit-reform Luxembourg, la société spécialisée dans le recouvrement de crédit, a comptabilisé 611 déconfitures. Avec ce chiffre, «le nombre de faillites au Luxembourg a connu une progression alarmante de 33,7%», dit Herbert Eberhard, l’administrateur délégué cité dans un communiqué mercredi.

Un an auparavant, elles n’étaient «que» 457. Le taux d’entreprises de plus de cinq ans qui ont «chuté» au premier semestre 2018 est de 76,6% «par rapport au total des entreprises en déconfiture». Il était de 64% dans cette catégorie en 2017. La part des sociétés de moins de cinq ans a, elle, diminué, passant de 35% l’année dernière à 23,4% début 2018.

Géographiquement, c’est dans l’arrondissement de Luxembourg que les déconfitures ont pris la pente ascendante : de 380 au premier semestre 2017, on en a compté 545 pour le premier semestre 2018, «soit une forte hausse de 43,42%». À Diekirch, c’est l’inverse : «On y a enregistré 66 déconfitures contre 77 l’année précédente», note Creditreform Luxembourg. Si on regarde par secteurs, on se rend compte que la plus forte augmentation a été observée dans le secteur du commerce avec 137 déconfitures contre 101 en 2017 (+35,64%).

Situation inverse chez les voisins

«D’une manière générale, c’est une statistique qu’il faut mettre dans un contexte plus large», dit Claude Bizjak, membre de la direction de la Confédération luxembourgeoise du commerce (clc). Ce dernier explique que le commerce traditionnel «est sous pression» à cause d’internet et que les entreprises, quelle que soit leur taille, doivent s’adapter. Surtout, elles doivent se digitaliser. Claude Bizjak cite la plateform letzshop.lu qui permet de trouver les commerçants du pays sur un seul site internet. Grâce à cela, les petits commerces peuvent faire «leurs premiers pas» sur la toile.

Le secteur du bâtiment a lui aussi été touché. «Durant les six premiers mois de cette année, 29 entreprises ont dû fermer leurs portes contre 28 pendant la même période de l’année dernière», affirme Creditreform. Dans ce domaine, la faillite de l’entreprise Leglux, spécialisée dans le parachèvement, au mois de mai a fait la une des journaux. Cinquante emplois ont été perdus. Le secteur des services est «le triste leader» avec 439 cas de faillite contre 328 en 2017. «À nouveau, le plus faible nombre de faillites est à mettre sur le compte du secteur de la production où seulement six entreprises ont disparu. L’année dernière, aucune fermeture n’avait été annoncée», soutient la firme spécialisée dans le recouvrement de crédit.

Les pays limitrophes connaissent une situation inverse. En Allemagne, les déconfitures ont continué à baisser au premier semestre. Une baisse de 3,3% y a été observée avec 9 000 faillites contre 10 240 au premier semestre 2017.

Aude Forestier