Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
La compagnie aérienne nationale a profité de la faillite d’Air Berlin pour reprendre la liaison Sarrebruck-Berlin, qu’elle assurera dès le mois de janvier.
La compagnie aérienne luxembourgeoise a officialisé, hier à Sarrebruck lors d’une conférence de presse, son nouveau partenariat avec l’aéroport sarrebruckois concernant la liaison Sarrebruck-Berlin.
Les relations entre l’aéroport de Sarrebruck et Luxair ne datent pas d’hier, mais avec la faillite de la compagnie Air Berlin le mois dernier, Luxair a saisi une opportunité en signant un contrat d’exploitation de cinq ans sur la liaison Sarrebruck-Berlin.
«Nous sommes un acteur de la Grande Région et cet accord vise à renforcer notre présence dans celle-ci. Il faut comprendre qu’à Sarrebruck, c’est un marché différent de celui de Luxembourg, mais sans doute aussi grand», a expliqué Adrien Ney, président exécutif de Luxair. La compagnie luxembourgeoise opérera dès janvier trois vols par jour vers Berlin du lundi au vendredi, un vol le samedi et deux le dimanche, et inversement vers Sarrebruck afin de proposer des vols pour une clientèle tant d’affaires que de tourisme. «Nous avons l’avantage de déjà bien connaître l’aéroport de Sarrebruck et les autorités locales, sans qui cet accord n’aurait pas pu se faire», a souligné Adrien Ney.
120 000 passagers par an
De son côté, Jürgen Barke, secrétaire d’État au ministère de l’Économie de la Sarre, s’est également félicité de cet accord. «Nous nous réjouissons à l’idée de nous associer à Luxair, compagnie aérienne bien établie dans la Grande Région et présente depuis de longues années à l’aéroport de Sarrebruck. Luxair a une solide expérience dans l’exécution de la route Sarrebruck-Berlin et démontre aujourd’hui son souhait d’accentuer son engagement à Sarrebruck», explique-t-il avant d’ajouter : «Nous sommes en mesure de continuer à offrir cette destination au départ de Sarrebruck, route particulièrement importante pour le développement de l’aéroport et l’économie de la région de la Sarre, parce que nous avons été actifs depuis la première heure.»
Les ambitions de la compagnie aérienne luxembourgeoises sont assez grandes à Sarrebruck. En se basant sur les chiffres d’Air Berlin, qui avec deux vols par jour a enregistré un peu moins de 120 000 passagers en 2016, Luxair pourra faire aussi bien en 2018 et même mieux par la suite. Adrien Ney a souligné pendant la conférence de presse qu’il était possible que la compagnie achète un nouvel avion dans l’avenir afin de renforcer cette ligne ou alors d’en louer un auprès d’un partenaire, comme ce sera le cas pour cette liaison, puisque Luxair va louer un appareil de type Bombardier CRJ700 de 70 places à la société Adria Airways. Une situation qui pourra évoluer à moyen terme et déboucher sur une éventuelle augmentation des vols.
Par contre, si Luxair a sauté sur l’opportunité en raison de la faillite d’Air Berlin, la compagnie luxembourgeoise n’a pas repris le personnel allemand. «Effectivement sans la faillite d’Air Berlin, l’opération aurait été impossible. En ce qui concerne les équipes, le personnel de la compagnie allemande étant basé à Berlin, nous n’avons pas repris ses salariés, à l’exception, il y a plusieurs mois, de quelques mécaniciens ayant des connaissances spécifiques», a affirmé Adrien Ney.
Avec cette nouvelle liaison, Luxair consolide son réseau régional tout en se renforçant dans la Grande Région.
Jérémy Zabatta
Pour aider la compagnie aérienne luxembourgeoise à démarrer, les autorités locales ont décidé de lui accorder une aide financière de 1,6 million d’euros. Thomas Schuck, le directeur de la société exploitant l’aéroport de Sarrebruck (SCN), en a expliqué la raison pendant la conférence de presse : «Outre le potentiel prometteur de cette liaison proposée à des horaires idéaux et desservie par un avion moderne et fiable, la viabilité économique du projet a joué un rôle décisif. L’ensemble des facteurs économiques et les législations européennes ont entièrement été respectés. Ainsi, en vue d’une première année difficile, nous fournirons une aide au financement du démarrage. Sur la base d’une approche très conservatrice quant au développement des passagers, nous serons en mesure de dégager un excédent financier solide dès 2019.»
