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Une force pour l’ecommerce au Grand-Duché


Aujourd'hui, 65% des consommateurs luxembourgeois achètent leurs biens et services en ligne. (illustration AFP)

Ecom.lu, la fédération luxembourgeoise du e-commerce, a vu le jour en mars 2015. Elle a pour objectif de promouvoir le commerce électronique au Grand-Duché.

« L’e-commerce, c’est une facette du commerce aujourd’hui », affirme Pierre Friob, le président d’ecom.lu, la fédération luxembourgeoise du commerce électronique, lancée par «cinq e-commerçants» et la Confédération luxembourgeoise du commerce (clc) en mars de l’année dernière. Ses objectifs sont multiples : «Promouvoir l’e-commerce au Luxembourg» et «être un endroit de rassemblement» et de soutien pour ces commerçants, affirme le président, par ailleurs patron du groupe de magasins de meubles luxembourgeois Abitare.

«On a un rôle de lobby, dans un sens positif», dit-il. En clair, e-com.lu sert d’interlocuteur pour les institutions comme la Chambre de commerce, la Chambre des métiers ou encore les ministères. La jeune fédération compte actuellement 45 membres «tous établis au Luxembourg. Les membres partenaires peuvent être à l’étranger», soutient-il. Au Luxembourg, il n’y a pas beaucoup d’e-commerçants. Dans les autres pays qui ont été plus touchés par la crise économique de 2008 que le nôtre, le nombre est un peu plus important. Car au temps de cette crise, «l’e-commerce était une voie pour récupérer du chiffre d’affaires», explique Pierre Friob.

L’importance de la formation

Au Grand-Duché, la formation des informaticiens dans le domaine du commerce électronique est «quasi nulle». Les petites et moyennes entreprises qui constituent le tissu économique du pays ont besoin de personnel qualifié qui comprennent ces outils liés à ce type de commerce. Selon Pierre Friob, «il faut que les gens soient formés».

En 2014, le montant des dépenses en ligne au Luxembourg était de 2 500 euros. En 2015, les achats des résidents luxembourgeois représentaient 600 millions d’euros. Une goutte d’eau par rapport aux sommes dépensées chez nos voisins belges (5 milliards d’euros) et français (62 milliards d’euros). La championne d’Europe en matière de commerce en ligne étant la Grande-Bretagne avec 145 milliards d’euros. Autre chiffre intéressant : 65% des consommateurs luxembourgeois achètent leurs biens et services en ligne (et dans un autre pays). Pierre Friob le souligne : «Aujourd’hui, 7% du chiffre d’affaires du commerce européen se fait avec le commerce transfrontalier.»

Des tarifs exorbitants

L’envoi d’un petit colis (dont le poids est inférieur à deux kilos) dans un pays voisin peut avoir un coût exorbitant. Si celui-ci part de Thionville pour être livré à Marseille, le coût de l’envoi sera entre 3,50 et 4 euros. Tandis que s’il fait un trajet du Luxembourg vers la France, le prix de l’envoi pour le commerçant peut être de «10 à 15 euros», prévient le président d’ecom.lu. Ce coût d’interconnexion réseau, c’est le terme utilisé par les logisticiens, est pesant pour les e-commerçants qui veulent trouver une solution à ce problème.

Les commerçants sont par ailleurs confrontés à une situation ubuesque. Lorsqu’ils vendent au-delà de leurs frontières, ils sont obligés de déclarer la TVA dans le pays où leur biens sont disponibles à la vente. «C’est un frein énorme au commerce transfrontalier au niveau digitale», remarque Pierre Friob. Heureusement que le MOSS (Mini One Stop Shop) permet de déclarer la TVA «de façon digitale» à l’administration de son pays. Le montant de la taxe est reversé au pays dans lequel le commerçant fait des affaires.

Lancé en 2015, le marché unique digital (digital single market, l’une des priorités de la Commission européenne) prendra plus d’épaisseur avec la présentation le 25 mai des premières propositions concrètes par la Commission européenne. Selon le président d’ecom.lu, «le dossier avance plutôt pas mal». Il ne reste plus qu’à obtenir une harmonisation réglementaire au niveau européen.

Aude Forestier