Au Luxembourg, l’économie du partage n’en est qu’aux balbutiements, selon une analyse de la Fondation Idea. Mercredi, lors de la présentation de son quatrième avis annuel, l’association a partagé son point du vue et livré ses recommandations sur cette forme d’économie au Grand-Duché.
Personne ne peut échapper à l’économie de partage qui transforme l’activité économique traditionnelle. Elle existe en fait depuis bien longtemps et prend de l’ampleur partout dans le monde. Ses symboles? La plateforme Uber, absente au Grand-Duché, qui a bouleversé les habitudes de déplacement des usagers dans les capitales, et Airbnb, la plateforme de location de logements.
Le Luxembourg n’échappe pas à cette tendance. Sauf qu’ici, cette «nouvelle économie» ne pèse pas encore grand-chose. Selon Sarah Mellouet, économiste à la Fondation Idea, au Luxembourg, «le poids économique aujourd’hui de l’économie de partage est de 1 %». Autant dire une goutte d’eau dans un océan. Mais il faut noter qu’au Grand-Duché «l’offre est récente. Il y a une trentaine de plateformes», affirme-t-elle.
Qui les utilise? Visiblement peu de personnes. «Treize résidents sur 100 auraient utilisé des services de partage», soutient l’économiste en citant des données de l’Eurobaromètre de mars 2016. Seulement «quatre personnes sur 100 auraient offert des services sur ces plateformes», ajoute-t-elle.
Bien que le pays soit «prêt pour le partage» au niveau technologique, l’explication de cette faible utilisation par les résidents pourrait se trouver dans la faible métropolisation du territoire ou dans le «moindre besoin de revenus complémentaires». Dans certains pays, la crise économique de 2008/2009 «a généré un système D. Ce facteur a moins joué au Luxembourg», explique encore Sarah Mellouet.
Des règles à définir
Un cadre réglementaire peut réglementer le développement de ces plateformes. Il semblerait qu’au Luxembourg il n’y en ait pas encore, mais les «intentions politiques» à ce sujet sont présentes, selon l’économiste. Cette dernière recommande le développement de l’information au niveau des utilisateurs de ces services. Elle pense qu’il faut «éviter une forme de rupture technologique au niveau de l’administration fiscale» et qu’une «task force» présente à l’intérieur serait nécessaire. Enfin, elle préconise l’ouverture de discussions avec les plateformes sur la transmission des données d’utilisation et sur la taxation.
Aude Forestier
Aude Forestier