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Un plan pour le futur


(Photo : AFP)

Le plan d’investissement pour l’Europe, plus connu sous le nom de «plan Juncker» était récemment l’objet d’une intervention de Werner Hoyer, le président de la BEI.

Lors de son discours, le chef de la Banque européenne d’investissement a abordé la question de l’investissement en période de crise économique et a détaillé les trois composantes du plan qui devrait lever 315 milliards d’euros en trois ans.

On en entend souvent parler, mais on ne sait pas vraiment de quoi il s’agit. «Plan Juncker», «plan d’investissement pour l’Europe», deux appellations pour un seul projet : combler le manque d’investissements et stimuler la compétitivité au sein de l’Union européenne. Werner Hoyer, président de la Banque européenne d’investissement a expliqué, fin octobre devant un public attentif, dans les locaux de sa banque, sous l’impulsion du «Bridge Forum Dialogue» les tenants et les aboutissants de ce plan de financement.

Au début de son allocution, Werner Hoyer a décrit ce qu’il appelle «la crise de l’investissement en Europe». Pour lui, «depuis le début de la crise financière et économique, un manque d’investissement prononcé a mené à une plus grande réduction de la croissance de la productivité, qui était déjà basse, dans les secteurs importants de l’économie». Il appuie sa pensée par une série de chiffres. Le total des investissements en Europe est actuellement 15 % plus bas qu’en 2007. «En comparant avec le pic de 2007, le volume des investissements a baissé d’à peu près 430 milliards en termes absolus et à 19,3 % du PIB. C’est 2 % en dessous de la moyenne à long terme», explique-t-il.

Un écart d’investissement grandissant

Abordant la question de l’énergie et de l’efficience énergétique, Werner Hoyer n’hésite pas à dire que plus de 100 milliards d’euros par an seraient nécessaires en plus «de ce qui a été envisagé». Il continue son énumération en abordant la question des infrastructures de transport en Europe. Il faudrait, selon lui, allouer encore 50 milliards d’euros en un an pour combler l’écart. «Pour un besoin urgent d’expansion des réseaux internet à haut débit et des centres de données, le montant requis atteint les 55 milliards d’euros par an», affirme-t-il. Enfin, les installations en eau et d’assainissement, en incluant les protections contre les inondations demanderaient 90 milliards par an.

Si on additionne tous ces montants, «vous arrivez à un nombre de plus de 500 milliards par an, qui peut être considéré comme une indication de l’extension de l’écart d’investissement en Europe».

D’après le président de la Banque européenne d’investissement, le but de l’énumération de ces données n’est pas «de donner une image pessimiste du futur de l’économie du continent », mais plutôt d’attirer l’attention sur le développement et de «vous fournir certaines preuves avec lesquelles cette évolution peut être mise au premier plan, menant à un scénario plus optimiste». Il est certain que toutes les sommes nécessitent un financement autre que public.

Un fonds pour des activités plus risquées

En rencontrant Jean-Claude Juncker lors de l’été 2014, alors encore futur président de la Commission européenne, Werner Hoyer a énuméré les données qu’il venait de délivrer au public. Après les avoir entendues, Jean-Claude Juncker aurait demandé ce qu’il fallait faire pour «sortir du cercle vicieux des investissements bas, de la croissance faible, de l’augmentation des dépenses publiques et quel rôle la BEI pourrait jouer».

Car la Banque est l’un des acteurs principaux du plan, avec le Fonds européen pour les investissements stratégiques (FEIS). Celui-ci est doté de 21 milliards d’euros venant, d’un côté de la Commission européenne (une garantie de 16 milliards d’euros dans le budget de l’Union européenne), et de l’autre de la BEI avec cinq milliards.

Les montants de garantie permettraient à la BEI et au Fonds européen d’investissement de développer des activités plus risquées. L’argent peut être prêté à des entreprises de toutes tailles, notamment des PME (65 000 et des entreprises dites «Midcap» c’est-à-dire avec une capitalisation en Bourse moyenne, entre deux et dix milliards de dollars, dans l’Union européenne), des services collectifs, des établissements publics, des plateformes d’investissement. De même, l’argent peut être prêté à des banques nationales de développement ou d’autres établissements bancaires accordant des prêts intermédiés : qui rétrocèdent ensuite les fonds à des bénéficiaires finaux (PME).

Ce Fonds européen pour les investissements stratégiques est donc le premier pilier du plan. Le second étant le renforcement des activités de la Banque dans le cadre de la plateforme européenne de conseil en investissement. Cette plateforme comporte un guichet unique offrant un éventail complet de services de conseil et d’assistance technique.

Enfin, le plan a aussi pour ambition de «lever les barrières de l’investissement», pointe Werner Hoyer.

Aude Forestier

Un commentaire

  1. Deux remarques:
    1. le « plan Juncker » est esentiellement une coquille vide: on met 15 milliards venant des fonds européens et on espère que, par magie pure, il va en ressortir plus de 300. La « multiplication des milliards » en somme. Mais Juncker n’est pas Jésus.
    2. on ne peut avoir en même temps des plans d’investissement ambitieux (et nécessaires) et faire la nounou auprès des plus paresseux et, de plus, accueillir toute la mpisère du monde.

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