Jürgen Fitschen, l’un des deux patrons de la première banque allemande Deutsche Bank, sera jugé à partir d’avril pour faux témoignage dans un précédent procès, a annoncé lundi le tribunal de grande instance de Munich.
Jürgen Fitschen est suspecté de ne pas avoir corrigé certaines déclarations « manifestement fausses » des autres accusé. (Photos : AFP)
Jürgen Fitschen et quatre anciens dirigeants de Deutsche Bank sont accusés de « faux témoignage » et d’avoir tenté de tromper la justice lors d’un procès fleuve opposant la banque à l’ex-magnat des médias Leo Kirch et sa famille, a rappelé le tribunal dans un communiqué.
Le parquet de Munich avait annoncé en septembre son intention de les poursuivre et le tribunal a décidé d’avaliser cette procédure : le procès débutera le 28 avril.
Le procès Kirch s’était transformé en marathon judiciaire entre 2002 et 2014. Leo Kirch, mort en 2011 à 84 ans, avait accusé Deutsche Bank d’avoir provoqué la chute de son empire en 2002. En cause, une brève interview à la chaîne américaine Bloomberg TV à New York, dans laquelle le patron de la banque à l’époque, Rolf Breuer, avait mis en doute la solidité financière du groupe de médias, qui s’était développé dans la télévision payante et les droits de diffusion d’événements sportifs.
> Tromper la justice
Le nouveau procès doit voir Jürgen Fitschen comparaître avec Rolf Breuer et un autre ancien patron de la banque, Josef Ackermann, l’ex-chef du conseil de surveillance Clemens Börsig et un ex-membre du directoire. Le parquet reproche aux intéressés d’avoir « agi en collusion » pour tromper la justice, afin d’éviter que la famille Kirch n’obtienne réparation. Jürgen Fitschen est suspecté de ne pas avoir corrigé certaines déclarations « manifestement fausses » des autres accusés, afin notamment « de ne pas torpiller » leur stratégie de défense, expliquait le parquet en septembre.
Deutsche Bank avait annoncé en février 2014 qu’elle allait verser près d’un milliard d’euros, intérêts compris, aux ayants-droit de Leo Kirch pour solder une affaire traînant depuis plus de dix ans. Un porte-parole de la Deutsche Bank n’était pas immédiatement disponible pour commenter le futur procès et les accusations de faux témoignage.
AFP