Sur les six premiers mois de l’année, le nombre de nouvelles immatriculations a augmenté de plus de 3%. Mais si l’on regarde mois par mois, le marché national a connu des hauts et des bas.
Difficile de comprendre le premier semestre du marché automobile luxembourgeois… tant les mois se suivent, mais ne se ressemblent pas.
Sur les quatre premiers mois de l’année, le marché des nouvelles immatriculations n’a pas cessé de jouer au «yoyo» avec des mois de janvier et mars en hausse alors que les mois de février et avril étaient en baisse. Les mois de mai, juin et juillet sont restés légèrement en hausse. Comment analyser ce premier semestre 2017, surtout par rapport à une très bonne année 2016, qui a vu le marché luxembourgeois dépasser la barre symbolique des 50 000 nouvelles immatriculations en un an ?
Pour Alain Petry, conseiller clc et membre exécutif de l’ADAL (Association des distributeurs automobiles luxembourgeois), il faut voir ce premier semestre comme une évolution stable du marché et prendre en compte les raisons des différentes variations mois par mois : «Analyser l’évolution du marché automobile luxembourgeois mois par mois n’est finalement pas très fiable, car il y a des mois avec davantage de jours fériés, de ponts, etc. En plus, lorsque des sociétés de grande taille comme les Big Four renouvellent leur flotte de véhicules en passant une commande assez importante, cela se reflète dans les statistiques. Il est donc préférable d’analyser le marché sur six mois ou un an. Et, pour le moment, le marché évolue de façon positive tout en suivant l’évolution démographique de la population au Grand-Duché.»
Un consommateur désorienté
En effet, entre les mois de janvier et juillet, le Statec a enregistré 33 475 nouvelles immatriculations, contre 32 456 en 2016, soit une progression de 3,14 % par rapport à une année 2016 jugée très satisfaisante par les professionnels du secteur.
Une progression qui place le marché luxembourgeois devant les marchés allemand et français en termes de progression semestrielle. Nous nous sommes amusés à effectuer une rapide simulation des cinq derniers mois de l’année. En faisant la moyenne des ventes par mois sur les cinq dernières années – qui n’ont pas toujours été très bonnes –, on constate que la barre des 50 000 nouvelles immatriculations devrait être franchie.
Avant de crier victoire, le marché peut toujours connaître un coup dur d’ici la fin de l’année, comme l’affaire du «dieselgate». Selon Alain Petry, mais également la House of Automobile, «le consommateur est désorienté au moment de faire son choix de motorisation».
Il faut dire que le diesel n’est plus en odeur de sainteté dans certaines villes et pays européens. Alain Petry se veut néanmoins rassurant : «Les discussions que l’on entend concernant les possibles interdictions de circulation des véhicules diesels ne concernent que les moteurs diesels ne répondant pas aux normes Euro 6. Ce qui veut dire que les moteurs diesels les plus récents ne seront pas concernés.»
Jeremy Zabatta
Le podium est encore une fois 100 % allemand, avec BMW à la deuxième position (3 228 nouvelles immatriculations). Audi, en troisième place, a enregistré 2 905 nouvelles immatriculations. Mercedes et ses 2 822 nouvelles immatriculations restent au pied du podium.
Seule la marque française, Renault arrive à coller les marques allemandes, en enregistrant 2 596 nouvelles immatriculations. À noter que sur les six premiers mois de l’année, 22 Lada ont été immatriculées, 26 Lamborghini, 4 McLaren ou encore 44 Ferrari et 4 Rolls-Royce.
Concernant les autres types de véhicules, 161 autobus et autocars ont été immatriculés ainsi que 106 tracteurs et 16 machines agricoles.
Luxe et électrique…
En affinant les statistiques, on constate que Tesla a vendu 111 nouveaux véhicules électriques contre une vingtaine sur la même période l’année dernière. Soit quasiment autant que le nombre de Tesla circulant au Luxembourg en 2016 ou encore une progression de plus de 300 %. Une satisfaction pour les supporters du 100 % électrique.
«Tesla, c’est un nouveau modèle qui n’a pas d’alternative ou très peu. Mais on parle tout de même d’une voiture à 100 000 euros. D’ailleurs, il est amusant de constater que les marques de luxe, comme Ferrari, Lamborghini et autres, sont en augmentation au niveau des nouvelles immatriculations. Cela peut s’expliquer par le contexte des rendements bancaires assez bas. La voiture de luxe devient alors un investissement peut-être plus rentable», souligne Alain Petry.