ING Luxembourg vient de réaliser une étude dans laquelle on apprend que près de la moitié des emplois au Luxembourg pourraient être réalisés par des robots dans les années à venir.
Cette étude constitue une analyse inédite des emplois « robotisables » au Grand-Duché, car elle met en avant des chiffres jamais publiés jusqu’à présent. L’analyse trouve sa source dans les travaux d’un économiste et d’un ingénieur américain qui ont évalué les probabilités de robotisation des emplois au États-Unis. Leurs travaux ont étaient mis en parallèle avec une classification détaillée des emplois au Luxembourg réalisée par le Statec.
Une classification qui permet à ING d’être en mesure de calculer le nombre d’emplois résidents qui à terme, sont susceptibles d’être remplacés par des machines, des algorithmes ou des robots.
La moitié des emplois résidents concernés
Face à l’ensemble des emplois résidents au Luxembourg, et aux probabilités de robotisation, 99 807 emplois sur 190 709 seraient concernés par la robotisation. 52% des emplois pourraient donc être directement confrontés à cette révolution technologique. Une confrontation qui pourrait évidemment mener à la disparition de ces emplois.
Les employés de type administratif sont les plus concernés avec un risque de robotisation évalué à 93%. Les métiers de l’industrie et de l’artisanat arrivent second avec un risque de 68%. Les professions intellectuelles, scientifiques ou artistiques sont évidemment les moins concernées avec un taux de 17 %.
L’étude met également en avant un top 5 des métiers les plus susceptibles d’être confrontés à cette révolution. Un classement dans lequel on retrouve les agents d’entretien, les employés de bureau, les vendeurs en magasin, les employés de services statistiques, financiers et assureurs, et enfin les secrétaires.
Les frontaliers d’avantages concernés
ING a également effectué le même travail pour la population frontalière. Les résultats montrent que les travailleurs frontaliers ont une probabilité plus importante d’être touché par la robotisation que les travailleurs résidents au Grand-Duché.
Au total 56% du total des emplois frontaliers seraient concernés par ce phénomène. En effet, 60% des métiers exercés par les frontaliers ont une probabilité forte de robotisation.
Un défi à relever
Les principales victimes de la robotisation sont donc ceux dont l’emploi devient obsolète et pour qui il est impossible de trouver une autre fonction dans l’immédiat. Il sera donc ici important pour la société de s’adapter à ces changements en faisant évoluer les tâches de chaque métier mais aussi en permettant la réorientation des travailleurs.
Si la robotisation devrait à terme permettre de libérer du travail pour l’exécution de nouvelles tâches, l’objectif sera de s’adapter au progrès pour qu’il puisse permettre la création de nouveaux emplois. Le défi du Grand-Duché ne sera donc pas de freiner l’évolution technologique, mais au contraire de modifier l’économie pour qu’elle soit flexible et qu’elle puisse assurer cette transition.
Mathieu Rosan