La chancelière Angela Merkel a appelé mercredi les Européens à la solidarité et à une adoption cet été du plan de relance massif destiné à sortir de la crise du coronavirus, dans un discours devant les eurodéputés pour le début de la présidence allemande de l’UE.
« Nous avons besoin d’une solidarité extraordinaire, tout le monde y est prêt, l’Allemagne en particulier, pour surmonter la pandémie, pour assumer ses conséquences », a déclaré la chancelière. Un sommet extraordinaire est prévu à Bruxelles les 17 et 18 juillet, le premier réunissant physiquement les dirigeants des 27 pays de l’UE depuis la pandémie. Ils devront se prononcer à l’unanimité, ce qui promet d’âpres tractations sur le plan de relance de 750 milliards d’euros proposé par la Commission européenne.
Cette proposition est adossée au budget à long terme de l’Union européenne (2021-2027) d’un montant de 1 100 milliards d’euros. « Notre objectif commun est de trouver un point d’accord rapide car le temps presse en raison de la crise économique. Nous ne devons pas perdre de temps. Les plus pauvres paient les pots cassés », a poursuivi la dirigeante allemande, dont le pays a pris le 1er juillet la présidence semestrielle de l’UE.
Elle a averti que tous devraient « faire des compromis ». « Il est important que les régions qui sont particulièrement touchées par la crise et les personnes qui vivent dans ces régions bénéficient de notre solidarité. C’est notre intérêt à tous », a souligné Angela Merkel.
« Il faut un accord maintenant »
Mais « les efforts qui sont nécessaires aujourd’hui ne doivent pas simplement être fournis par les pays les plus forts économiquement », a-t-elle ajouté, en direction des pays dits « frugaux » – Pays-Bas, Autriche, Suède, Danemark – très réservés sur ce plan qui bénéficiera avant tout aux pays du Sud, les plus touchés par la pandémie.
Angela Merkel s’est réjouie que la Commission européenne ait « repris beaucoup d’aspects » d’une initiative du couple franco-allemand sur un plan de 500 milliards d’euros de subventions financé par une dette européenne commune, un virage à 180 degrés de la part de Berlin. Sur les 750 milliards d’euros proposés par la Commission, 500 milliards d’euros seraient en effet redistribués sous forme de subventions, les 250 milliards d’euros restant prenant la forme de prêts aux États membres.
S’exprimant dans la foulée, la présidente de la Commission européenne, l’Allemande Ursula von der Leyen, ancienne ministre de la Défense d’Angela Merkel, a aussi insisté sur une adoption rapide de ce plan et du budget européen. « Il faut un accord maintenant, dans les prochaines semaines, pour ouvrir la voie à tous les autres sujets auxquels nous voulons nous attaquer », a-t-elle dit.
AFP/LQ