La nouvelle application Threads, qui veut concurrencer Twitter, a franchi la barre des 100 millions d’abonnés. Elle n’a été lancée que mercredi.
L’application Threads, créée par Meta pour concurrencer Twitter, a franchi la barre des 100 millions d’utilisateurs cinq jours seulement après son lancement, a confirmé hier le fondateur du groupe Mark Zuckerberg. «Threads a atteint 100 millions d’inscrits pendant le week-end», a indiqué le chef d’entreprise américain sur sa nouvelle application, insistant sur le fait qu’elle n’avait pas encore bénéficié d’une «promotion active».
Meta, maison mère de Facebook, d’Instagram et WhatsApp, a inauguré mercredi dernier cette application de «microblogging», première menace majeure pour la plateforme Twitter fragilisée depuis son rachat l’année dernière par le milliardaire Elon Musk.
Selon la société d’analyse de données Quiver Quantitative, le seuil des 100 millions d’utilisateurs avait été franchi hier. En début d’année, l’application d’intelligence artificielle ChatGPT, créée par OpenAI, avait mis deux mois pour atteindre ce seuil d’utilisateurs actifs. Le nombre d’utilisateurs de Threads est encore loin de celui de Twitter, qui réunit plus de 350 millions d’utilisateurs.
Mais l’application de Meta peut compter sur les synergies avec l’application très populaire de partage d’images Instagram, qui compte quelque 2 milliards d’utilisateurs actifs. Il est aujourd’hui nécessaire de disposer d’un compte Instagram pour pouvoir poster du contenu sur la nouvelle plateforme, et lors de l’inscription, il est possible d’importer automatiquement sa communauté d’abonnés.
Une guerre Musk-Zuckerberg
Threads n’est pas encore lancée dans l’Union européenne, où cette pratique semble prohibée par le règlement des marchés numériques (DMA), une nouvelle législation qui s’appliquera aux géants du numérique à partir de mars 2024, selon des experts. Mais il est possible de l’installer en téléchargeant une version de l’application depuis une boutique non officielle sur les téléphones Android, a constaté un journaliste de l’AFP.
Elon Musk a décidé de contre-attaquer, en envoyant par le biais de l’avocat de la maison mère de Twitter, X Corp, une lettre accusant Meta d’avoir enfreint des secrets industriels et d’infraction au droit de la propriété intellectuelle. La maison mère de Facebook est notamment accusée d’avoir recruté «des dizaines» d’anciens employés de Twitter, selon le document publié par le site d’information Semafor. Mettant en demeure Meta de cesser ses agissements, X Corp s’est dit prête à saisir la justice dans le cas contraire. «La concurrence n’est pas un problème. La tricherie en est un», a dénoncé Elon Musk sur Twitter.
Musk et Zuckerberg sont aussi engagés dans une bataille de communication, qui prend de plus en plus des airs virilistes. En juin, le fondateur de Tesla avait proposé un «combat en cage» à son rival, qui avait répondu «Envoie-moi le lieu».
Hier, le milliardaire a interpellé de manière obscène son adversaire sur son réseau social. Elon Musk a racheté Twitter fin 2022 pour 44 milliards de dollars avant de procéder à des licenciements massifs, et de rouvrir la plateforme à des comptes conspirationnistes, entraînant une importante perte de revenus publicitaires.