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Twitter continue sa dégringolade


La croissance de Twitter encore en question. (Photo : AFP)

Chiffre d’affaires décevant et progression toujours atone du nombre d’utilisateurs: les derniers résultats trimestriels publiés mardi par le réseau social américain Twitter continuent d’alimenter les doutes de Wall Street sur ses perspectives de croissance.

L’action Twitter, qui évolue déjà depuis plusieurs mois à ses plus bas niveaux historiques, chutait de plus de 13% vers 01h00 heure locale dans les échanges électroniques suivant la clôture de la séance boursière officielle.

La prévision de chiffre d’affaires livrée mardi par l’entreprise pour le trimestre en cours a particulièrement déçu. Twitter vise seulement 590 à 610 millions de dollars, quand les analystes anticipaient en moyenne jusqu’ici plus de 670 millions. Sur les trois premiers mois de l’année, le chiffre d’affaires s’est déjà avéré décevant. Il a grimpé de 36% à 595 millions de dollars, mais le marché espérait mieux.

«Les marques qui font de la publicité (sur le réseau) n’ont pas augmenté leurs dépenses aussi rapidement qu’espéré», s’est justifié l’entreprise dans sa lettre trimestrielle à l’intention des actionnaires. Cette mauvaise surprise a totalement éclipsé l’annonce d’un résultat par action meilleur que prévu, alors que la perte nette a été réduite de moitié en un an, à 80 millions de dollars.

310 millions d’utilisateurs actifs

«Avec des résultats vraiment pas enthousiasmants pour le premier trimestre suivant le nouveau plan du directeur général Jack Dorsey, les investisseurs vont probablement rester sceptiques», estiment les analystes de Sterne Agee CRT dans une première réaction aux résultats. Twitter avait rappelé son co-fondateur aux commandes l’an dernier pour tenter de se relancer. Il a affiché parmi ses priorités la vidéo, en particulier celle diffusée en direct via l’application Periscope, et une simplification du service pour le rendre plus attrayant pour le grand public.

Le réseau, qui vient de fêter ses dix ans, est en effet devenu un outil indispensable pour les professionnels des médias et de la communication ou les célébrités, mais il peine toujours à s’étendre au-delà. Sur les trois premiers mois de l’année, il a ainsi gagné seulement cinq millions d’utilisateurs actifs, pour arriver à un total de 310 millions. Twitter avait officiellement terminé l’année 2015 avec 320 millions d’abonnés actifs, mais utilise désormais comme référence un nombre qui exclut ses utilisateurs recevant un service allégé par SMS, et qui donnait un total de 305 millions fin décembre.

Twitter a assuré mardi qu’il constatait une amélioration de l’engagement de ses utilisateurs, avec une augmentation du nombre de «j’aime», de réponses et de «retweets» suite aux messages qui y sont publiés. Il y voit l’effet de changements apportés récemment à ses produits.

Lors de la traditionnelle séance de questions-réponses avec des analystes, Jack Dorsey a notamment assuré que les gens «aiment» la nouvelle mouture du fil d’actualité, très critiquée il y a quelques mois car elle rompait avec l’habituel ordre chronologique inversé en s’agrémentant d’une sélection de messages plus anciens et jugés intéressants pour l’utilisateur. Au final, «moins de 2%» des utilisateurs choisissent de revenir à l’ancienne version, a-t-il relevé.

«L’accent que nous mettons est sur le direct», a aussi réassuré Jack Dorsey, rappelant le gros coup réalisé au début du mois avec l’annonce d’un contrat avec la ligue nationale de football américain NFL pour diffuser des matches en direct sur son réseau. «Dès que nous avons annoncé cet accord, presque toutes les ligues dans le monde nous ont contactés, parce qu’elles veulent offrir une expérience encore meilleure à leurs fans», a-t-il affirmé.

La diffusion des matches «montre aussi aux gens qui n’utilisent pas encore Twitter que notre service est une destination pour des événements en direct et les conversations autour d’eux», fait valoir le réseau dans sa lettre aux actionnaires, faisant miroiter une expansion de son offre mondiale, dans le sport mais aussi l’actualité, la politique et le divertissement.

Le Quotidien/AFP