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TTIP : Viviane Reding appelle le gouvernement à cesser les négociations


Viviane Reding : « J’appelle le gouvernement luxembourgeois à demander l’arrêt des négociations" du TTIP. (photo archives LQ)

Dans un communiqué diffusé ce mardi, l’eurodéputée luxembourgeoise Viviane Reding (CSV/PP) appelle le gouvernement luxembourgeois « à demander l’arrêt des négociations » du traité transtatlantique de libre-échange (TTIP).

« Après plus de trois ans de négociations, force est de constater que le compte n’y est pas », estime Viviane Reding dans un communiqué diffusé ce mardi, reprenant la même position que celle du vice-chancelier allemand, Sigmar Gabriel, et celle du président français, François Hollande.

Dans ce communiqué intitulé « Sortons de l’impasse TTIP et allons de l’avant avec CETA », l’ancienne vice-présidente de la Commission européenne détaille les points de blocage : « En Europe, nos documents sont publics et nos marchés sont ouverts. Aux États-Unis, c’est tout le contraire. Malgré d’intenses efforts de la part du négociateur européen, les États-Unis restent fermement opposés à la publication des textes de négociation, à l’ouverture de leurs marchés publics, des télécommunications et des transports, et au remplacement d’ISDS (mécanisme de règlement des différends entre investisseurs et États) par une justice publique, à nos propositions en matière de sécurité alimentaire et de protection de l’environnement, ou bien encore à la reconnaissance de nos indications géographiques protégées, pour ne citer que quelques blocages majeurs. »

L’accord CETA conclu avec le Canada « doit servir de modèle de référence »

Pour Viviane Reding, la conséquence est sans appel : « Puisque que nos partenaires américains refusent d’appliquer le principe d’égalité de traitement, ces négociations sont vouées à l’échec et ne pourront pas aboutir avec un tel déséquilibre, de tels désaccords, et si peu de volonté politique. Le réalisme nous impose de nous désengager de l’impasse du TTIP, tel que négocié jusqu’à aujourd’hui, et de nous concentrer sur les accords qui préservent les intérêts européens, comme par exemple l’accord finalisé entre l’UE et le Canada (CETA). »

L’eurodéputée luxembourgeoise estime même que cet accord CETA doit désormais servir de « modèle de référence ». « Cet accord est en adéquation avec nos standards européens, sociétaux, culturels, environnementaux et agricoles, et ouvre de nouvelles opportunités à nos entreprises. Sur tous les sujets précités, nos partenaires canadiens ont accepté nos demandes jetant ainsi les bases de standards internationaux solides. »

Le Quotidien

déi Lénk appelle aussi le gouvernement à trancher

Dans un communiqué, le parti déi Lénk appelle également le gouvernement luxembourgeois « à soutenir la position française (…) et à s’engager pour un arrêt définitif des négociations. La façon de procéder de la France montre qu’un positionnement clair et net est possible. »

« La questions qui se pose désormais au Luxembourg est de savoir s’il existe encore un soutien politique auprès du DP, du LSAP et des Verts en faveur du TTIP ? », questionne le parti de gauche, dont le député Marc Baum réclame l’organisation « d’un débat suivi d’un vote » à la Chambre des députés, « et ceci avant le sommet de l’UE du 16 septembre », ainsi que la convocation d’une réunion de la Commission des Affaires étrangères.