Les négociations pour le traité de libre-échange transatlantique (TTIP) ont «échoué», selon le vice-chancelier allemand.
Les négociations entre Européens et Américains pour mettre sur pied un vaste traité de libre-échange (TTIP ou Tafta) ont échoué, a estimé dimanche le vice-chancelier allemand, Sigmar Gabriel. «Les discussions avec les États-Unis ont de facto échoué, car nous, Européens, ne devons bien sûr pas céder à leurs exigences», a affirmé Sigmar Gabriel, par ailleurs ministre de l’Économie, sur la chaîne de télévision publique ZDF. «Rien n’avance», a-t-il souligné.
La contestation en Allemagne est vive concernant l’accord en cours de négociation, y compris au sein de la coalition au gouvernement. Si les sociaux-démocrates, comme Sigmar Gabriel, sont de plus en plus nombreux à ne plus y croire, Angela Merkel continue de défendre ce projet.
«Cet accord (est) absolument juste et important et dans l’intérêt absolu de l’Europe», avait déclaré la chancelière allemande fin juillet. Les négociateurs de l’UE et des États-Unis ont entamé en 2013 des discussions pour créer la plus grande zone de libre-échange au monde. Ils espèrent toujours boucler les discussions à la fin de l’administration Obama, à la fin de l’année.
Ultralibéralisme et dérégulation
Mais cette perspective est de moins en moins tenable face à l’opposition de pays comme la France et la mobilisation citoyenne. Le choix du Royaume-Uni de quitter l’Union européenne est encore venu compliquer la donne. En coulisses, des diplomates sont convaincus que les négociations devront être suspendues au moins jusqu’après les élections en France et en Allemagne en 2017.
Selon ses opposants, le TTIP vise à libéraliser encore davantage les échanges commerciaux entre les États-Unis et l’Union européenne en démantelant les droits de douane et en s’attaquant aux normes et régulations.
Concernant l’accord de libre-échange entre l’UE et le Canada, Sigmar Gabriel s’est montré plus favorable et a promis de se battre pour qu’il soit ratifié en Allemagne. Les Parlements nationaux, ainsi que le Parlement européen, vont devoir se prononcer pour l’adoption du traité de libre-échange UE-Canada (CETA). Une concession faite par la Commission européenne, qui négocie au nom des États membres sur les questions commerciales, face à la pression de pays comme la France et l’Allemagne.