Le réseau social américain Facebook a terminé encore mieux que prévu l’année 2015, la publicité mobile continuant d’alimenter une forte croissance tandis que ses utilisateurs sont toujours plus nombreux et plus rentables.
L’action du groupe s’envolait de plus de 11% vers 00H20 GMT mercredi soir dans les échanges électroniques d’après séance à Wall Street, après l’annonce d’un bénéfice net en hausse de 25% sur l’ensemble de l’année, où il a atteint 3,7 milliards de dollars, et même plus que doublé à 1,6 milliard au quatrième trimestre.
C’est la première fois que le bénéfice trimestriel du groupe dépasse la barre du milliard de dollars. Facebook continue aussi d’étendre son public, avec désormais 1,59 milliard d’utilisateurs revendiqués pour son réseau fin décembre, contre 1,55 milliard trois mois plus tôt.
Leur intérêt ne semble pas non plus s’affaiblir, puisque 65% d’entre eux se connectent tous les jours, un niveau identique à celui constaté fin septembre. Et le plus grand réseau social mondial arrive de mieux en mieux à les monétiser: il a dégagé un revenu moyen de 3,73 dollars par utilisateur au quatrième trimestre.
Au total, le chiffre d’affaires du groupe s’est envolé de 44% à 17,9 milliards de dollars sur l’ensemble de l’année dernière, et même de 57% à 5,6 milliards au quatrième trimestre, mieux qu’anticipé par les analystes.
Facebook continue en particulier d’encaisser les recettes de la publicité mobile, sur son réseau lui-même comme sur son application de partage de photo Instagram où 98 de ses 100 plus gros annonceurs réalisent désormais aussi des campagnes, selon sa directrice d’exploitation Sheryl Sandberg.
Le mobile représente désormais 80% des revenus publicitaires du groupe.
100 millions d’heures de vidéo par jour
Facebook continue aussi de monter en puissance dans la vidéo en ligne, dans laquelle beaucoup d’analystes voient un autre créneau probablement très rentable à l’avenir. «Maintenant 100 millions d’heures de vidéo sont regardées tous les jours sur Facebook», a indiqué le patron-fondateur Mark Zuckerberg, tout juste rentré de son congé paternité, lors d’une téléconférence avec des analystes.
Il a vu dans les performances du groupe l’an denier, qui contrastent avec les difficultés rencontrées par son concurrent Twitter, «une très bonne fondation pour la poursuite de nos efforts en 2016. Notre stratégie fonctionne et nous avons beaucoup d’autres opportunités devant nous».
Le réseau social lui-même n’est en effet pas le seul produit de Facebook à progresser. Sa messagerie mobile WhatsApp, rachetée en 2014, affiche désormais près d’un milliard d’utilisateurs, et son autre messagerie, Messenger, a dépassé récemment la barre des 800 millions.
Les potentialités de Messenger ont été nettement musclées depuis l’an dernier, avec l’intégration progressive de services de commerce, de paiements ou de transport par exemple, et WhatsApp à son tour a annoncé récemment son intention d’explorer les moyens de permettre aux entreprises d’utiliser sa plateforme pour communiquer avec des clients.
Facebook travaille aussi sur des projets plus futuristes, comme l’intelligence artificielle ou encore un drone solaire pouvant servir de relais-internet, Aquila, pour lequel Mark Zuckerberg a dit compter sur un premier test en vol cette année.
La filiale de réalité virtuelle Oculus vient pour sa part d’ouvrir les pré-commandes pour son premier produit grand public, le casque Rift, avec des livraisons annoncées pour le mois de mars. Mark Zuckerberg n’a pas précisé leur nombre mais a assuré en être très satisfait, réaffirmant sa certitude que même si la réalité virtuelle séduirait au départ surtout les amateurs de jeux vidéos, elle avait à terme «le potentiel de changer aussi la manière dont nous vivons, travaillons et communiquons».
«2016 sera une autre année importante d’investissements», avec des dépenses totales qui devraient augmenter de 30% à 40%, a prévenu le directeur financier Dave Wehner.
Il a rappelé qu’en plus des sommes injectées dans son cœur de métier, le groupe a déjà doublé l’an dernier ses niveaux d’investissement dans ses services de prochaine génération -WhatsApp, Instagram, Messenger- et triplé ceux sur ses paris à plus long terme (Oculus, intelligence artificielle).
AFP/M.R.