L’Allemagne, pays d’origine du constructeur automobile tombé en disgrâce Volkswagen, aurait travaillé en coulisses auprès de l’Union européenne pour le maintien de tests anti-pollution truqués. Tout comme la France et le Royaume-Uni, selon des révélations faites par les médias britanniques.
Un document résumant la position des Allemands, révélé dans un premier temps par le quotidien britannique The Guardian, demande aux régulateurs européens de maintenir les failles présentes dans les tests de certification, et qui permettent d’afficher des résultats officiels d’émissions de CO2 inférieurs aux rejets réels.
Selon The Guardian, la France et la Grande-Bretagne ont également transmis des documents reprenant une argumentation similaire.
Exclusive: UK, France and Germany lobbied for flawed car emissions tests, documents reveal http://t.co/gB378AYQ5B
— The Guardian (@guardian) 24 Septembre 2015
Ce document technique, daté de mai 2015, fait référence à des tests de mesure des émissions de CO2, principal gaz à effet de serre à l’origine du réchauffement climatique, et non d’oxydes d’azote polluants qui sont au centre du scandale impliquant Volkswagen. Ils plaident pour une limitation des changements entre l’actuel système de test anti-CO2 (NEDC), et le prochain, plus rigoureux (WLTP).
Dans ces documents, l’Allemagne demande que des exceptions plus importantes que celles proposées jusque là par l’Union européenne soient inclues dans les contrôles, dont la permission d’effectuer le test sur une pente descendante.
« De l’hypocrisie pure »
Pour certaines ONG, ce lobbying révèle l’hypocrisie des plus grands États membres européens qui se sont offusqués de l’attitude de Volkswagen et de sa tricherie sur les tests anti-pollution aux États-Unis, tout en poussant en secret pour des tests moins restrictifs.
« C’est de l’hypocrisie pure de la part des trois plus grands pays européens d’exiger des enquêtes au niveau de l’UE sur la tricherie de Volkswagen et en même temps de faire du lobby en coulisses pour affaiblir les nouveaux contrôles », a déclaré Greg Archer, en charge des véhicules propres pour l’ONG Transport & Environment.
La Commission européenne, qui fixe les normes des tests anti-pollution pour les 28 États membres, n’a pas réagi directement à ces accusations. « Nous comptons sur le soutien des États membres non seulement pour se montrer très stricts sur le respect des règles, mais aussi pour améliorer nos normes pour qu’elles soient plus solides », a déclaré la porte-parole de la Commission Lucia Caudet.
AFP/A.P