Les banques de la zone euro ont encore légèrement durci leurs conditions pour obtenir des prêts fin 2023, selon la Banque centrale européenne.
Les banques en zone euro ont continué à durcir leurs critères d’octroi de prêts au quatrième trimestre 2023, mais moins que lors des trimestres précédents sur fond de pause enclenchée dans la hausse des taux, a indiqué hier la Banque centrale européenne.
D’octobre à décembre, «les critères d’octroi – c’est-à-dire les directives internes des banques ou les critères d’approbation des prêts – pour les prêts ou les lignes de crédit aux entreprises se sont encore durcis, quoique modérément», indique le rapport trimestriel de l’institut sur les conditions de crédits en zone euro. Le tableau par pays offre des disparités : ces conditions se sont stabilisées en France, en Espagne et en Italie, mais ont continué à se durcir en Allemagne, relève le rapport. Le resserrement substantiel des taux opéré depuis juillet 2022 par la BCE face à l’inflation élevée, combiné avec la faiblesse de la demande, fait que les prêts aux entreprises se sont notablement raréfiés.
Les crédits à la consommation impactés
Ce phénomène de «credit crunch» a refroidi l’activité économique, comme voulu par la BCE afin de ramener l’inflation vers une progression annuelle de 2 %. L’agrégat a culminé à plus de 10 % fin 2022 et est désormais revenu à près de 3 %, la BCE y voyant un signe de réussite de sa politique restrictive, mais sans encore crier victoire sur les prix élevés.
Les banques ont aussi signalé un nouveau durcissement net des conditions d’octroi des prêts aux ménages au quatrième trimestre 2023, qui a été limité pour les prêts au logement, et plus prononcé pour les crédits à la consommation, note la BCE. Les conditions de crédits à l’économie devraient néanmoins se durcir à nouveau lors du trimestre en cours, selon le rapport. La demande nette de prêts des entreprises et des ménages a également continué de «diminuer sensiblement» au quatrième trimestre 2023, quoique «moins fortement qu’au trimestre précédent», selon le rapport. L’horizon pourrait se dégager lors du trimestre en cours : les banques s’attendent alors à une «légère augmentation nette» de la demande de prêts aux entreprises, ce qui serait une première depuis le printemps 2022 et le signe d’un réveil du crédit.
Le conseil des gouverneurs de la BCE qui se réunit demain va, selon toute vraisemblance, prolonger le statu quo monétaire. Plusieurs membres, dont la présidente Christine Lagarde, ont suggéré dernièrement qu’une première baisse des taux pourrait intervenir vers l’été.