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Taux d’intérêt : une baisse qui en appelle d’autres


Les taux d’intérêt ont amorcé leur baisse au printemps. (Photo : afp)

L’inflation est enfin maîtrisée en zone euro. La Banque centrale européenne a lâché à nouveau du lest jeudi. Et ce n’est pas fini…

La Banque centrale européenne a abaissé ses taux pour la deuxième fois en trois mois, dans un contexte de conjoncture poussive, appelant les gouvernements à se saisir des propositions du rapport Draghi pour renforcer l’économie européenne. Le taux de dépôt, qui fait référence car les banques disposent encore des liquidités abondantes fournies par la BCE pendant les années de crise, a été réduit de 25 points de base pour atteindre 3,5 %. La BCE va ainsi influencer les conditions auxquelles les banques se prêtent entre elles, offrant un léger bol d’air pour apaiser les tensions sur le crédit immobilier des ménages et les prêts aux entreprises.

Le recul de l’inflation, à 2,2 % en août en zone euro, plaidait en faveur d’un nouvel assouplissement, après celui de juin, de même que l’atonie de l’activité économique en Europe. Si la décision du jour a été prise à l’unanimité des vingt-cinq membres du conseil des gouverneurs, en raison de son caractère «opportun», selon le communiqué de leur décision, le flou reste de mise pour la suite de l’assouplissement. La position des «faucons» au sein de la BCE reste prépondérante, eux qui militent pour une approche prudente et progressive sur les taux, pour éviter un retour de l’inflation. Cette politique des petits pas fait l’objet de critiques parmi ceux qui estiment que la BCE agit trop tard et trop lentement, nuisant à l’économie.

Prochaine baisse en décembre

La prochaine baisse de taux est attendue en décembre. La politique monétaire «reste inutilement et trop longtemps en zone restrictive. Ce n’est pas une bonne nouvelle pour la zone euro dont la dynamique de croissance ne connaît actuellement qu’une seule direction – celle de la baisse», commente Eckhard Schulte, analyste chez MainSky Asset Management.

Après une phase de renchérissement du crédit sans précédent pour lutter contre une inflation exceptionnellement élevée, à la suite notamment de la guerre russe en Ukraine, les gardiens de l’euro avaient baissé les taux en juin pour la première fois depuis cinq ans. La BCE avait observé une pause en juillet, mais le contexte économique l’a poussée de nouveau à l’action : l’inflation est tombée sous la cible de 2 % dans les deux principales économies, la France et l’Allemagne, alors que les hausses de salaires commencent à ralentir. De plus, la croissance économique dans la zone euro a été légèrement révisée à la baisse, à 0,2 % pour le deuxième trimestre 2024.

Les nouvelles projections économiques publiées jeudi par la BCE n’aident pas à la décision : léger ajustement à la baisse de la croissance, maintien des anticipations d’inflation voyant l’indicateur atteindre la cible des 2 % fin 2025.