Le groupe sidérurgique indien Tata Steel a annoncé lundi qu’il allait supprimer 1 050 emplois au Royaume-Uni, qui s’ajoutent aux milliers de suppressions d’emplois annoncées l’an dernier dans un secteur en pleine crise.
Tata Steel prévoit de supprimer 750 emplois sur le site de Port Talbot au Pays de Galles, une centaine dans trois autres aciéries et quelque 200 dans des emplois de support. Le groupe emploie actuellement plus de 4 000 personnes à Port Talbot, un site qui accueille en plus 3 000 sous-traitants et intérimaires.
« Ces changements sont une conséquence de la chute des prix de l’acier européen provoquée par un afflux de produits importés bon marché, notamment depuis la Chine », a expliqué le groupe dans un communiqué.
« La Commission européenne doit accélérer sa réponse aux importations à des prix injustes et se montrer plus ferme. Ne pas le faire menace l’avenir de l’ensemble de la filière acier en Europe », a prévenu Karl Koehler, directeur général de Tata Steel pour l’Europe. Il a appelé le gouvernement britannique à agir lui aussi pour sauver cette industrie, espérant notamment un abaissement de l’impôt sur les sociétés, un soutien aux programmes d’amélioration de l’efficacité énergétique et la mise en cause du dumping.
Tata Steel a confirmé des informations diffusées plus tôt dans la journée par Community, le syndicat des travailleurs de la sidérurgie. « C’est un nouveau chapitre de la crise actuelle de la sidérurgie au Royaume-Uni et de l’absence de véritable réponse de la part du gouvernement », a jugé Roy Rickhuss, secrétaire général de Community.
L’ensemble de la sidérurgie britannique est actuellement en pleine crise, avec des milliers de suppressions d’emplois annoncées ces derniers mois, les entreprises blâmant notamment l’importation de produits chinois bon marché. Tata Steel avait déjà annoncé en octobre la suppression de 1 200 emplois au Royaume-Uni. La filiale britannique du sidérurgiste avait aussi annoncé en décembre être entrée en négociations exclusives avec le fonds d’investissement Greybull Capital pour lui vendre des activités en Europe, dont l’usine française d’Hayange, qui emploient 4 700 personnes au total.
AFP