Accueil | Economie | [SwissLeaks] procès Falciani : un témoignage accablant

[SwissLeaks] procès Falciani : un témoignage accablant


illustration AFP

Une représentante de la banque Audi de Beyrouth a confirmé jeudi le Tribunal pénal fédéral suisse que l’ex-informaticien Hervé Falciani avait tenté essayé de lui vendre des données volées à son ex-employeur, la banque HSBC-Suisse.

Le procès par contumace d’Hervé Falciani, qui a commencé lundi, devrait se terminer vendredi avec le réquisitoire du procureur et les plaidoiries de la défense et des parties civiles.

La banquière libanaise entendue jeudi avait alerté l’Association suisse des banquiers (ASB) après avoir reçu la visite de Falciani, qui se faisait appeler appeler Ruben Al Chidiak. L’homme, a-t-elle déclaré, était venu lui proposer la vente d’une base de données contenant les noms de clients de HSBC, prétendant que sa démarche était légale, mais elle avait refusé.

Mercredi, quatre ex-collègues de Falciani chez HSBC Suisse ont été entendus comme témoins. Leur audition a porté sur les failles qui lui ont permis de piller ces données. Un informaticien a déclaré que l’accusé était venu travailler à Genève avec un ordinateur portable qu’il avait utilisé précédemment à HSBC Monaco, et que « cet ordinateur n’était pas aux normes ». Il permettait à Hervé Falciani d’être son propre administrateur et d’installer des logiciels externes, ce qui n’était pas possible sur les portables fournis par HSBC Genève à ses employés, et les ports USB de son portable n’étaient pas bloqués.

Hervé Falciani avait été engagé en 2004 pour établir une base de données servant à gérer les relations avec les clients. Accusé d’espionnage économique, vols de données et violation du secret bancaire, il a livré à la France le nom de près des trois-quarts des clients privés de HSBC Suisse. La divulgation de ces données par un consortium de plusieurs médias a entraîné l’affaire SwissLeaks : 120 milliards de dollars auraient transité par HSBC dans le but d’échapper à l’impôt ou pour être blanchis via des sociétés-écrans.

AFP/A.P