Une année 2022 exceptionnelle pour Stellantis avec un profit net de 17 milliards d’euros. La direction l’a annoncé ce mercredi, 2 milliards seront reversés aux salariés. En Moselle, sur les sites de Metz et Trémery, le compte n’y est pas vraiment pour les représentants syndicaux.
Sur sa fiche de paye, pour cette année 2023, Maria Casoli verra son salaire d’ouvrière gonfler de 4 300 €. Le résultat d’une bonne année 2022 réalisée par son employeur, le groupe automobile Stellantis. La Messine pourrait s’en réjouir, elle regrette au contraire une redistribution insuffisante d’une partie des bénéfices, soit près de 17 milliards dont les actionnaires, eux, en toucheront quatre.
Avec sa casquette de représentante FO, elle évoque « une déception dans les rangs des salariés des sites de Trémery et Metz. On parle de chiffres records et c’est tant mieux pour Stellantis mais pour nous, ce sera 300 € de plus par rapport à l’an passé. On reste évidemment sur notre faim ! » Du côté de la CFDT, on n’hésite pas à parler d’indignité. « Alors que les bénéfices atteignent 16,8 milliards d’euros, en hausse de 26 % et que le chiffre d’affaires progresse de 18 % pour atteindre 179,6 Milliards d’euros , le partage des richesses auprès des salariés est insuffisant et inéquitable » souligne Christine Virassamy, déléguée syndicale centrale.
Performance des équipes
Et de dénoncer une direction qui privilégie les actionnaires. « Si l’accord d’intéressement signé par la CFDT permet le versement d’une somme non négligeable, le supplément d’intéressement accordé par la direction est méprisant pour les salariés. Ces primes sont nettement en dessous des attentes et ne reflètent absolument pas l’engagement des salariés et la surperformance économique ». Une transition toute trouvée pour évoquer la position de la CGT.
Yan Mondragon, secrétaire adjoint, s’interroge sur la méthode. « La question se pose sur la façon dont ces milliards sont générés : un prix de voiture qui a explosé mais également des salariés que l’on gèle, et des ateliers d’entretien de l’outil pour lesquels on investit peu… Dans tous les cas, cette prime ne doit pas masquer l’état des salaires de base, c’est ceux-là qui doivent augmenter ». Des négociations annuelles sont toujours en cours. Des rencontres sont d’ores et déjà prévues entre direction et partenaires sociaux pour juin prochain pour faire avancer ce dossier, moins mal emmanché qu’en 2021.
Les syndicats français ne connaissent que ce mot: toujours plus!
Même quand ils recoivent 4000€ par ouvrier.