La jeune entreprise est spécialisée dans le traitement des eaux polluées, d’après son créateur et PDG Bogdan Serban.
Appartenant au champ des cleantech,Apateq permet à ses clients, grâce à ses installations, de réutiliser l’eau traitée sans devoir recourir à de «l’or bleu» frais.
Apateq est une société qui veut utiliser l’innovation pour traiter des eaux difficiles à traiter, pour aboutir à un environnement meilleur et pourquoi pas à un monde meilleur! », affirme avec enthousiasme Bogdan Serban, le fondateur et PDG de la jeune entreprise. Cette dernière, maintenant âgée de quatre ans, s’est installée dans un marché de niche où « il n’y a pas beaucoup de monde en termes de concurrence ». « On est au top de ce qui se fait », souligne le chef de la start-up appartenant au domaine des cleantech (technologies propres).
Apateq excelle dans différentes disciplines. La première d’entre elles étant le traitement des « scrub waters », c’est-à-dire de « l’eau de lavage des gaz d’échappement des grands bateaux », avance Bogdan Serban. Pour ce faire, on utilise « des scrubbers », des purificateurs. Ainsi, « on rend le gaz plus propre » et l’eau, par conséquent, est moins polluée. Une installation «made in Apateq» a été établie dans un port au Danemark. L’eau sale est acheminée par bateau dans un port, puis elle est traitée. Une fois nettoyée, elle sera rejetée dans l’océan.
Et la boue desséchée qui en résulte? Elle sera « finalement incinérée ». Pour Bogdan Serban, le traitement des «scrub waters» est « une niche qui vient de se développer ». En 2020, dit-il, le type de législation qui oblige les bateaux à laver leurs gaz d’échappement, actuellement valable dans la partie nord de l’Europe, sera en vigueur sur toutes les mers et les océans. La deuxième niche étant le traitement de l’eau produite avec l’extraction du gaz et du pétrole .
Hydrocarbures, lavage des fruits, décharge…
On ne le sait peut-être pas, mais « quand il y a du pétrole ou du gaz qui sort », il y a aussi de l’eau. Sauf que cet «or bleu» est contaminé. Et aux États-Unis et au Canada, par exemple, des lois régissent son traitement.
Évidemment, la solution la plus simple serait de réinjecter cette eau. Mais voilà, il y a des endroits où on peut la « réinjecter et il y a des endroits où on ne le peut pas », expose Bogdan Serban. « On donne une autre but d’utilisation à l’eau , avise-t-il. On traite l’eau usée pour la réutiliser » et « pour qu’on n’utilise plus d’eau fraîche ». Il faut savoir qu’en moyenne « pour chaque baril de pétrole extrait, on obtient de 3 à 5 barils d’eau ». En 2016, il y a eu « 77 milliards de barils d’eau produits chaque année dans le monde », pointe le fondateur de l’entreprise.
Apateq traite également l’eau utilisée dans les entreprises. Bogdan Serban prend l’exemple d’une firme conditionnant des pommes en Italie. Une fois les fruits lavés, l’eau utilisée pour le nettoyage est rejetée. « La consommation d’eau fraîche est énorme », souligne le PDG. Une installation a été mise en service dans cette firme, lui permettant de réduire de manière importante le besoin en eau fraîche. Cette réduction de l’utilisation de «l’or bleu frais» permet en même temps de faire baisser « les coûts opérationnels des clients », certifie le papa de la cleantech luxembourgeoise.
Bien qu’elle opère beaucoup à l’étranger, Apateq intervient aussi au Luxembourg. En 2016 et pour la première fois, elle décroche un contrat auprès du Sigre, le Syndicat intercommunal pour la gestion des déchets ménagers de Grevenmacher, Remich et Echternach. Ce dernier est ainsi en mesure de mieux traiter le lixiviat, « l’eau qui résulte des décharges d’ordure », indique Bogdan Serban. « Nous avons construit une extension » de la décharge de Flaxweiler (Buchholz-Muertendall ), ajoute-t-il.
Apateq fait valoir ses compétences dans le domaine du traitement de l’eau «de type municipal» pour les communes isolées et éloignées, comme par exemple dans la partie nord du Canada, grâce à des stations d’épuration très compactes que l’on peut superviser à distance.
Aude Forestier