Le groupe chimique belge Solvay, qui table sur un bénéfice d’exploitation stable voire en légère baisse en 2020, a annoncé mercredi des suppressions nettes de 350 postes au niveau mondial d’ici fin 2021.
Le groupe supprime 500 postes, parmi lesquels « un nombre représentatif de hautes directions » et en crée 150 dans le secteur des « matériaux avancés », fournissant notamment les composites pour l’aéronautique.
En France, 100 postes seront supprimés, « répartis sur les différents sites et activités », a précisé le groupe dans un communiqué. « Solvay privilégiera l’émergence d’une solution négociée afin de limiter au maximum les départs contraints », a-t-il ajouté. En Belgique, « 37 suppressions sont annoncées, parallèlement à la création de 20 nouveaux emplois », selon Solvay, cité par l’agence Belga.
La réduction d’effectifs « n’est jamais facile mais c’est nécessaire pour la compétitivité de l’entreprise », a déclaré la patronne de Solvay, Ilham Kadri, lors d’une conférence téléphonique. Solvay a d’ailleurs rehaussé son objectif de réduction de coûts entre 2020 et 2024 : il compte désormais économiser plus de 350 millions d’euros par an, alors qu’il prévoyait initialement des économies annuelles comprises entre 300 et 350 millions d’euros. En 2019, le groupe a engrangé un bénéfice d’exploitation (Ebitda) de 2,322 milliards d’euros (-0,4% par rapport à 2018) et un bénéfice net de 1,075 milliard (-1%). Le chiffre d’affaires a également stagné (-0,1%) à 10,244 milliards d’euros.
Une stratégie tournée vers l’aéronautique et l’automobile
« Notre Ebitda stable est conforme à nos attentes. 2019 a été une année assez compliquée », a déclaré la patronne franco-marocaine, qui a succédé il y a bientôt un an au Français Jean-Pierre Clamadieu. C’est sous la houlette de ce dernier que le chimiste belge, fondé en 1863, avait engagé un virage stratégique qui l’avait conduit à délaisser les activités jugées moins prometteuses, comme le PVC, pour se développer dans les composants innovants, notamment à destination de l’aéronautique et de l’automobile. Ilham Kadri a indiqué s’attendre à une première partie de l’année 2020 plus difficile que la seconde, plombée par les difficultés liées à l’arrêt de la production du Boeing 737 MAX et le coronavirus. À propos de l’épidémie, elle a indiqué qu’il était « trop tôt pour évaluer l’ampleur pour notre société ». Dans toutes les régions concernées, Chine (qui représente 10% des ventes du groupe), Corée du Sud, Italie, « nous avons pris toutes les précautions nécessaires pour nos employés », a-t-elle dit. « À ce jour, nous avons repris toutes nos opérations en Chine », a-t-elle ajouté.
AFP/LQ